Plusieurs familles sont restées sur place, refusant de partir avant d’avoir retrouvé les restes de leurs proches, cinq jours après la catastrophe.
Douze corps ont été retrouvés sur place, après qu’une masse de terre et de roches se soit effondrée de la falaise de Santchou, recouvrant des dizaines de personnes et de véhicules mercredi dernier. Depuis, beaucoup s’accrochent à l’espoir, certains ne s’accrochant qu’à un murmure de réconfort. Des abris temporaires sont désormais disséminés sur le site de la catastrophe, tandis que les proches cherchent à tourner la page.
Douleur et angoisse
Pour Nadine Fleure, l’angoisse est palpable. « Ma mère et ma grand-mère sont allées à la ferme tôt le matin », se souvient Nadine, qui fait partie des dizaines de personnes qui recherchent encore leurs proches.
« Nous avons cherché à les retrouver depuis cet accident, en vain. Ils sont ensevelis sous le glissement de terrain », ajoute-t-elle, l’épuisement dans sa voix n’ayant d’égal que sa détermination. Les secouristes fouillent les décombres à la recherche de plusieurs personnes toujours portées disparues sur le site du glissement de terrain de Dschang.
D’autres partagent des histoires similaires. Un homme, accablé de chagrin, raconte les derniers instants où il a vu sa famille.
« Ma femme et mes trois enfants se dirigeaient vers Dschang pour un enterrement. Leur bus fait partie des nombreux bus qui ont été engloutis par le sol. Leurs corps n’ont pas encore été récupérés. Je campe ici tous les jours, en espérant pouvoir au moins revoir ma famille une dernière fois », révèle-t-il.
Le Syndicat national des conducteurs interurbains a été un pilier de soutien, non seulement en regardant impuissant, mais en agissant.
Leurs efforts pour récupérer les véhicules ensevelis sous les décombres ont été inlassables, et leur présence offre un semblant de solidarité au milieu du chaos.
« Deux de nos collègues sont là-dessous et plus d’une cinquantaine de personnes sont encore ensevelies à l’intérieur. Certains sont dans leurs véhicules. Nous sommes vraiment touchés car jusqu’à présent nous ne savons pas ce qui va se passer. Nous ne pouvons pas retirer leurs corps », a déclaré un chauffeur.
Malheureusement, même les sauveteurs n’ont pas été épargnés. Un deuxième glissement de terrain s’est produit, emportant des membres de l’équipe chargée de récupérer les personnes coincées.
« Nous avons quatre des nôtres encore enterrés dans ce sol. Lorsque l’incident s’est produit et que l’équipe des opérations de sauvetage a été appelée, nous avons été rapidement dépêchés en équipe pour venir sauver des vies. Au cours des opérations de sauvetage, un autre morceau de terrain s’est détaché de la colline et s’est effondré sur nous, ensevelissant quatre des nôtres, entre autres », a raconté un volontaire de l’unité de sauvetage.
Les efforts pour dégager les débris se poursuivent, bien que l’inquiétude plane sur le risque de nouveaux glissements de terrain.
Nécessité de mesures de reconstruction
Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Njoumessi, qui s’est rendu sur place pour superviser les opérations, a souligné le besoin urgent de mesures de reconstruction.
« Des études topographiques sont en cours pour nous informer sur l’endroit où construire une autre section de la route », a déclaré le ministre.
« Comme vous pouvez le constater, il n’y a plus de route, elle est complètement délabrée. Nous devons donc en construire une autre. Je conseille à tous de nous mobiliser pour aider les militaires et les équipes de secours afin qu’ils puissent récupérer les autres corps enfouis dans les décombres », a-t-il ajouté.
La gouverneure de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, est intervenue pour apporter un soutien essentiel, en autorisant la distribution de nourriture et de fournitures médicales à ceux qui ont élu domicile temporairement sur le site de la catastrophe.
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