Une proposition de débat entre le président du PAL, Sa Majesté Célestin Bedzigui, et Maurice Kamto, leader du MRC, a récemment enflammé la scène politique camerounaise, révélant des lignes de fracture profondes au sein de l’opposition.
Le tollé suscité par cette invitation a poussé Célestin Bedzigui à s’expliquer, rappelant l’historique d’une opposition camerounaise loin d’être monolithique.
« POURQUOI UN DÉBAT AVEC KAMTO POSE-T-IL PROBLÈME ?
Tout le monde observe le déchaînement de la meute au motif que j’ai évoqué l’idée d’un débat avec Maurice Kamto sur des points de divergences profondes qui apparaissent entre nous, considérant que nous ne sommes pas du RDPC et donc opposants dans la logique politique au Cameroun.
Ce seul geste a amené certains à me dénier le brevet d’opposant. Je leur dis tant mieux. Un de mes petits frères, Eton Valsero, a émergé de la fumée de chanvre indien qu’il consomme sans modération pour me traiter de tribaliste… pas moins… pour avoir parlé d’ un débat avec Kamto… Le sommet du délire sera atteint par ce Dr. de plateau de télévision en mode faire-valoir Mono de la même origine qui a dressé protêt de mon crime d’avoir convié Kamto à un débat. Est-on loin de la folie ?
ALL THAT IS BULLSHIT.
L’opposition au Cameroun n’a jamais été monolithique… Nous nous sommes confrontés depuis 1991 en deux blocs : les radicaux qui ont toujours voulu imposer la pensée unique et dont Kamto est un légataire et est enclin avec ses suiveurs à chercher un changement par l’ insurrection ; les modérés, dont j’ai toujours été chef de file, qui sont pour un changement dans les institutions.
La cassure s’ est faite à la réunion de la coordination au Lion’s Club à Yde en juillet 1991, lorsque les Radicaux voulaient faire le blocus de Yde. Nous, les Modérés, sommes sortis de la salle et sommes allés créer l’ORD.
À la Tripartite, nous sommes allés en deux blocs, et quand les Radicaux sont cette fois sortis de la salle, nous, les Modérés, sommes restés.
Le Dr Ndam Njoya et certains sont revenus aux travaux et nous avons finalisé le cadre constitutionnel actuellement en vigueur.
La configuration est aujourd’hui identique avec Kamto, qui était dans l’Union pour le changement et garde le même esprit, en tentant par sa horde de sauvageons qui écument les RS d’imposer par la menace et des insultes la pensée unique que nous avons rejetée hier.
Force est de constater finalement l’échec de cette stratégie des Radicaux. Et ce qui est arrivé hier peut arriver à nouveau demain si le paradigme n’est pas changé.
Le président Paul Biya, c’est le passé. Un constat doit être fait : le peuple camerounais est un peuple modéré. Les postures radicales et ambiguës ne peuvent pas obtenir majoritairement son adhésion. C’est la raison pour laquelle je convie Kamto à un débat sur les quatre thèmes suivants :
1 – Dans le domaine foncier, son concept d’ unité ou d’identité foncière ne fait-il pas courir un risque de dépossession des autochtones de leurs terres ?
2 – Dans la crise du NoSo, manifester de la sympathie pour les Ambazoniens sanguinaires ne va-t-il pas contre l’intérêt national ?
3 – Une très forte connivence avec la France ne favorise-t-elle pas des velléités de pénétration néo-colonialiste dans notre pays ?
4 – Quel programme économique faut-il pour relancer l’économie du pays ?
Voilà les fondements de la démarche. Dans un environnement des esprits sains, elles ne susciterait pas l’émoi observé chez la frange la plus bruyante et à la réalité très minoritaire des Camerounais logés au MRC. Ils ne m’impressionnent pas et je ne cherche d’ailleurs pas à attirer leur sympathie.
C’est à Maurice Kamto que je dis, en intellectuels et en hommes politiques, DÉBATTONS.
Sa Majesté Célestin Bedzigui
Président du PAL
Candidat à l’élection présidentielle »