Dans une interview parue le 19 juillet 2023 dans le journal L’Action, l’organe d’expression du RDPC, le parti au pouvoir, le directeur général du Port autonome de Douala (PAD), l’entreprise à capitaux publics chargée de la gestion du port de Douala, évoque les retombées du processus de nationalisation de la gestion des activités du port en matière d’emploi.
« Avec la reprise en main de certains pans d’activités, le Port autonome de Douala a considérablement contribué à la politique d’emploi de notre gouvernement. En moins de 5 ans, le PAD a créé près de 2 000 emplois, offrant ainsi des perspectives nouvelles à notre jeunesse », confie Cyrus Ngo’o.
En effet, depuis la fin de l’année 2019, ponctuée notamment par la fin de la concession du terminal à conteneurs, opéré pendant 15 ans par le couple Bolloré-Maersk, à travers Douala International Terminal (DIT), le PAD a entrepris de nationaliser ou de reprendre à son propre compte via des régies, plusieurs activités sur la plateforme portuaire de la capitale économique du Cameroun.
C’est ainsi que l’entreprise, malgré un bras de fer avec l’ancien concessionnaire, a créé la Régie du terminal à conteneurs (RTC) pour poursuivre les activités de DIT, non sans avoir réquisitionné au passage les près de 400 employés de cet opérateur.
Afin de sécuriser le port, l’entreprise a également créé Douala Port Security (DPS). Cette régie chargée de la sécurisation de l’espace portuaire a recruté plusieurs centaines de jeunes, qui ont par la suite été formés avec le concours d’une unité d’élite de l’armée camerounaise. « Hier poreux et dangereux à certains égards, le port de Douala-Bonabéri est devenu sinon le port le plus sûr de la côte ouest-africaine, du moins parmi les plus sûrs », se satisfait Cyrus Ngo’o.
Économies de près de 9 milliards de FCFA
Dans la même veine, la Régie du dragage (RDD) a vu le jour, avec d’importants recrutements à la clé, pour reprendre pour le compte du PAD l’activité d’entretien du chenal du port, jadis confiée à des opérateurs étrangers. « L’activité de dragage est tenue par des Camerounais. Leur engagement permet au PAD de faire des économies de près de 9 milliards de FCFA par an, là où les multinationales faisaient dépenser plus de 10 milliards de FCFA par an au PAD, et cela pendant 15 ans », confie le DG du PAD.
Les activités de remorquage des navires ont également été reprises par le PAD, à travers une régie dédiée. Quant aux activités de lamanage (amarrage des navires), elles ont également été nationalisées, puisqu’elles ont été confiées à Fako Shipping and Transport Company, une entreprise basée dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, qui a créé une société de projet de droit camerounais, baptisée Douala Mooring Company (DMC).
« Nous exigeons des entreprises qui contractent avec nous dans le cadre des chantiers de la rénovation, de la modernisation et du développement, d’engager des étudiants des grandes écoles et centres de formation, dans le but de la transmission des savoir-faire et pour les soutenir financièrement », précise Cyrus Ngo’o.
Sur la foi des chiffres révélés par le DG du PAD, le volume d’emplois créés au port de Douala ces dernières années est une contribution importante à la lutte contre le chômage, qui sévit à l’état endémique au Cameroun. Selon les données officielles, ce phénomène touche environ 6% de la population du pays en capacité de travailler. La proportion de la population en situation de sous-emploi, elle, atteint environ 70% de la population active.
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