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Crise anglophone : « Paul Biya porte la responsabilité de la guerre civile » – Alice Nkom

Alors qu’Emmanuel Macron était au Cameroun cette semaine, l’avocate Alice Nkom a mis en cause la responsabilité de Paul Biya dans la crise anglophone.

Dans une interview à la DW, l’avocate Camerounaise et lauréate du Prix Amnesty des droits de l’homme de 2013, Alice Nkom, s’est prononcée sur la question sécuritaire au Cameroun en rapport avec la visite de Emmanuel Macron du 25 et 26 juillet dernier.

Avant le 25 juillet, nombreux sont ceux qui espéraient qu’Emmanuel Macron se prononcerait sur la crise anglophone ou celle des prisonniers politiques pendant son entretien avec son homologue camerounais Paul Biya.

Sur la crise anglophone, le chef d’Etat français n’a pas dit grand-chose mais selon Journal du Cameroun, celui-ci aurait passé son message à son homologue en ces termes : « la régionalisation demeure la réponse à la crise qui affecte le Cameroun dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest« .

La guerre civile dans les régions anglophone du Nord-Ouest et Sud-Ouest dure depuis cinq ans et oppose les groupes séparatistes aux forces armées.

Un autre cas de conflit plus ancien est la menace terroriste des djihadistes dans le nord du pays. A ce sujet, Emmanuel Macron a affirmé que la France reste « mobilisée aux cotés des pays du bassin du lac Tchad pour aider à lutter contre les terroristes qui endeuillent depuis tant d’années l’extrême-nord du Cameroun. »

Si certains Camerounais s’attendaient à ce que les questions sécuritaires soient abordées par le président de la République française, il n’en était pas de même pour la société civile qui n’espérait pas grand-chose de la visite d’Emmanuel Macron.

Alice Nkom a ainsi déclaré que le président camerounais porte une grande part de responsabilité dans la guerre qui frappe le NOSO (Nord-Ouest et Sud-Ouest) car c’est lui le « chef suprême des armées » qui envoie les militaires au NOSO. Par conséquent, elle pense que « c’est à lui d’arrêter » cette guerre.

Alice Nkom a rappelé que la société civile aurait dénoncé les moyens de répression brutaux employés par le gouvernement, depuis sept ans, mais en vain. « Si lui ne nous écoute pas pourquoi Macron devrait nous écouter ?« , s’est interrogée Alice Nkom.

Sur le plan humanitaire, les tensions s’aggravent à cause des violations des droits de l’Homme et des emprisonnements arbitraires. L’incarcération des leaders de l’opposition du Mouvement de la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto n’est qu’un cas parmi tant d’autres.

Ici aussi, Alice Nkom n’espérait pas qu’Emmanuel Macron vienne régler les questions de droits humains au Cameroun car cela signifierait que « le Cameroun n’est pas un Etat souverain et qu’on attend la visite d’un président de la République, d’un pays, fût-il un pays ami, pour résoudre les problèmes qui ne devraient jamais être posés. »

Celle-ci a ajouté que « c’est le Cameroun qui viole ses engagements internationaux et qui met les gens en prison en violation de leurs droits fondamentaux, c’est à dire des droits de l’Homme. C’est le Cameroun qui refuse, alors qu’il est signataire des mêmes textes de protection des droits de l’Homme que Macron, que tous les pays membres de l’Onu, c’est lui qui refuse de les respecter et ce faisant, il viole sa propre Constitution, ses propres lois, les propres engagements de son peuple et le propre serment qu’il a placé sur la Constitution. »

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