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Conjoncture : comprendre l’inflation galopante au Cameroun

Des prix à la consommation finale qui ont augmenté de 4,4% au 1er trimestre 2022, le pays reste très affecté par les hausses de prix mondiaux et pourrait encore resté dans cette situation socioéconomique difficile.

L’inflation ne semble pas décidée à s’arrêter. Une bombe sociale. Des arbitrages économiques. Et pour simplifier le tout un casse-tête politique. L’Institut national de la statistique (Ins), a confirmé dans sa dernière publication consacrée à l’évolution de l’inflation, ce qui n’échappe pas aux consommateurs à chacune de leur virée dans les marchés ou chacun de leur passage au supermarché depuis des semaines : l’inflation est là, et bien là.

Selon l’institut, au cours du premier trimestre 2022, les prix à la consommation finale des ménages ont augmenté de 4,4% en glissement annuel. En moyenne sur les douze derniers mois, les prix ont poursuivi leur ascension en mars 2022, progressant de 2,9%, malgré les mesures de lutte mises en œuvre par le gouvernement pour préserver le pouvoir d’achat des populations.

Des mesures qui permettent néanmoins au Cameroun de résister mieux à cette bourrasque inflationniste par rapport à ses voisins de la sous-région. Le document de l’Ins parcouru par Le Messager, souligne que les principales hausses de prix des produits alimentaires ont concerné la viande, le pain, les céréales, les farines, les poissons, les huiles et les légumes.

Certains matériaux de construction habituellement utilisés par les ménages pour leurs petits travaux de construction ou de réhabilitation/réparation ne sont pas non plus épargnés par la hausse de prix. Il s’agit notamment du ciment, des tôles, des tuyaux PVC, des carreaux de mur et du fer à béton.

Records inquiétants

Avec une augmentation de 4,4%, l’inflation atteint non seulement des records inquiétants, mais l’idée est entendue pour la plupart des économistes que cette augmentation des prix est partie pour durer. Le principal déterminant de cette poussée inflationniste, explique l’Ins, est l’accélération des prix des produits alimentaires de 6,0%, après 3,4% un an plutôt, en raison surtout de l’envolée des prix des pains et céréales, de ceux des viandes, ainsi que des prix des huiles et graisses.

L’augmentation des prix des produits importés, tout comme ceux des produits locaux, est fortement expliquée à la fois par les effets néfastes du Covid-19 qui sévit depuis 2020 et par le conflit opposant la Russie à l’Ukraine, qui ont davantage contribué au renchérissement, sur le marché international, des prix des produits importés, des coûts des matières premières, des intrants agricoles, de l’énergie, des matériaux de construction, et du fret maritime.

Sur le plan régional, indique l’institut, le seuil de la Cemac de 3% a été atteint ou franchi dans six capitales dont 4,5% à Ebolowa, 4,4% à Bamenda, 4,3% à Maroua, 3,9% à Bertoua, 3,6% à Bafoussam, et 3,0% à Garoua.

En dépit des interventions récentes de la Beac sur son taux directeur pour ralentir la surchauffe de l’économie, le pays reste très affecté par les hausses de prix mondiaux et pourrait encore resté dans cette situation socioéconomique difficile, si perdure le conflit entre la Russie et l’Ukraine et qu’il y ait de sanctions supplémentaires à l’encontre de la Russie.

En outre, les dysfonctionnements provoqués par la pandémie du Covid-19 et exacerbés par le conflit, note l’Ins, pourraient davantage accélérer l’inflation des produits importés et locaux.

Si le rythme actuel de progression des prix est mainte- nu, le taux d’inflation pourrait franchir la barre de 3% en 2022, en l’absence des mesures additionnelles fortes à la fois globales et ciblées de soutien aux entreprises pour une offre des produits à prix modérés et aux ménages en vue de sauvegarder leur pouvoir d’achat déjà érodé par une importante inflation cumulée de plus de 9,2% entre 2017 et 2021.

Jusqu’ici, le gouvernement a plutôt fait le choix d’essayer de soulager tous les Camerounais, sans tenir compte de leur niveau de revenu. Est-ce tenable financièrement sur la durée, sachant que, pour l’heure, seul l’État ou presque met la main à la poche ?

Le Messager

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