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Collectivités territoriales : Paul Eric Kingue défie le ministre

Le maire de Njombé-Penja veut amener les entreprises installées dans sa commune à contribuer au bien-être de sa population. Mais le ministre de la décentralisation ne lui reconnaît pas cette compétence. L’ancien prisonnier lui oppose une riposte qui promet bien des étincelles.

Dans un message fax daté du 1er juillet, avec pour objet, «exercice de la compétence relative à l’exploitation des substances minérales non concessibles transférées aux communes par le code général des collectivités territoriales décentralisées», et adressé aux préfets de la République du Cameroun, le ministre de la décentralisation, George Elanga Obam, fait une recommandation.

A savoir que les patrons administratifs des départements ordonnent aux maires de leur territoire de commandement de «sursoir immédiatement» à l’exercice de leur compétence relative à l’exploitation des substances minérales non concessibles transférées par la loi du 24 décembre 2019, portant code général des collectivités territoriales décentralisées, en attendant la signature du décret fixant les modalités d’exercice de ladite compétence.

Le message est adressé à tous les préfets de la République. Mais le bouillant maire de Njombé Penja, dans le Moungo, a réagi comme si c’est à lui que le membre du gouvernement s’adressait, particulièrement. « Monsieur ie ministre de la décentralisation, pour une fois, respectez Paul Biya ! Un message porté fax n’arrête ou ne suspend pas la loi. Paul Biya ne peut pas promulguer une loi et votre message porté la bloque. Ressaisissez-vous. Avant que je n’attaque votre acte en justice administrative, car vous n’avez aucun égard à l’égard du droit administratif ».

Et il menace : « pour favoriser le pillage de nos richesses, je ne vous laisserai pas humilier un chef d’Etat à ce point, même si je ne suis pas de son bord ». Et il conclut : « respectez le peuple qui souffre, Paul Biya et la loi. Le monde nous regarde ».

Si l’on tente de comprendre cette sortie du premier magistrat de la commune de la très riche commune de Njombé-Penja, et ancien directeur de campagne électorale de Maurice Kamto à la présidentielle de 2018, il faut se rappeler que depuis quelques semaines, il a engagé un bras de fer avec les exploitants des carrières de pierre et de pouzzolanes installées dans sa commune. Parce qu’il estime que ces exploitants que d’aucuns qualifient de «négriers» dans la région, ne reversent pas à la commune ce qui devait lui revenir pour son développement et le bien-être de ses populations.

Il y a quelques jours, les adjoints de Paul Eric Kingué, appuyés par les populations, sont allés bloquer la sortie de plusieurs camions qui sortaient des carrières avec leur cargaison. Malgré la médiation des autorités administrative promptement descendues sur le terrain, et les intimidations des forces de maintien de l’ordre fortement déployés sur les lieux, la résistance n’a point faibli. On peut en déduire que les plaintes de ces exploitants sont parvenues au ministre de la décentralisation qui a dû. concocter son message fax envoyer aux différents préfets de la République.

Mais le maire de Njombé-Penja a rappelé à son ministre de tutelle qu’il a violé le texte que le président de la République a signé dans le processus de décentralisation. Et il n’exclut pas d’ailleurs de trainer le membre du gouvernement devant le juge administratif.

Il faut rappeler qu’en 2008, alors qu’il était maire de la même commune, il s’était déjà heurté à une autre entreprise agro industrielle de sa commune qu’il qualifiait de pratiquer une politique esclavagiste, en même temps qu’elle ne contribuait pas du tout au développement de la commune et au bien-être des populations dont elle exploite les terres depuis le temps de la colonisation.

Dans la foulée des émeutes de 2008 dites «émeutes de la faim», il avait été interpellé et jeté en prison. Des avis introduits soutiennent que ses démêlées avec cette entreprise française avec laquelle il semble s’entendre maintenant, n’était pas étrangère à ses malheurs. Manifestement, il n’a point peur que l’histoire se répète.

Source : Le Messager

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