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Chemin de fer Mbalam-Kribi : nouvelle menace d’Avima Iron au Congo

Cette entreprise en conflit ouvert avec le gouvernement congolais, les autorités de Brazzaville poursuivent leur fuite en avant, en essayant d’induire en erreur le Cameroun. Bien plus, des interrogations fusent au sujet de l’expertise technique, et la capacité de lever des financements, des sociétés identifiées pour mener le projet.

L’exploitation du gisement de minerai de fer de la Lobé défraie la chronique. Quelques jours après la signature d’une convention minière entre le Cameroun et la filiale camerounaise de l’entreprise d’Etat chinoise Sinosteel. Un député, Jean Michel Nintcheu est monté au créneau pour fustiger «la casse du siècle» accompagné dans cette dénonciation par une indignation quasi collective d’une certaine opinion qui pointe un doigt accusateur sur le conflit d’intérêts dont se seraient rendues coupables les autorités camerounaises. Le ministre en charge des Mines, de l’industrie et du développement technologique, Gabriel Dodo Ndocke est pour ainsi dire mis à l’indexe. Sans surprise, nombre d’observateurs espèrent voir cette convention annulée par le chef de l’Etat.

C’est ce contexte qu’a choisi Avima Iron pour rappeler au souvenir de l’opinion une autre affaire minière qui n’est pas encore éteinte : le projet de construction du chemin de fer Mballam-Kribi et du terminal minéralier, confié à la société Sangha Mining, et qui a justifié les visites régulières du ministre Congolais des Mines, principal bénéficiaire du projet car le gouvernement du Congo entend utiliser cette ligne pour transporter la production qui viendra de son pays pour Kribi.

Accords opaques

Dans un communiqué de presse signé le 5 mai 2022, Avima Iron rappelle en effet que «le gouvernement de la République du Congo poursuit ses manœuvres en vue de conserver les actifs miniers arrachés de manière illégale à des investisseurs étrangers et continue d’induire en erreur le gouvernement camerounais en l’aidant à légitimer cet acte sur des projets miniers évalués à plusieurs milliards de dollars».

Car, poursuit le communiqué, « AustSino et Bestway Finance, deux sociétés écrans introduites par Sangha Mining (et toutes associées au président Denis Sassou Nguesso ou à sa famille), ont signé des accords douteux et opaques afin de développer des infrastructures portuaires et ferroviaires au Cameroun. Dans l’optique de rattacher ces actifs à problème au Congo vers le littoral du Cameroun. Cependant, suite au fait que les biens ont été illégalement pris, et sont actuellement contestés devant différents tribunaux, les infrastructures ferroviaires et portuaires ne seront d’aucune utilité car le gouvernement congolais ne dispose pas de moyens pour développer et exploiter ces biens de manière légitime».

Pour Avima «l’aménagement de ces infrastructures ferroviaires et portuaires à travers le Cameroun, coûtera des dizaines de milliards de dollars et nécessitera une expertise de pointe de classe mondiale. Or , aucune des deux entreprises citées plus haut, à savoir Bestway et AustSino, ne dispose ni de fonds, ni de la capacité encore moins de l’expertise avérée pour le développement des projets d’infrastructure à grande échelle comme ceux-ci».

De toute évidence, il s’agit d’un écran de fumée qui vise à tromper le gouvernement camerounais et à légitimer l’acquisition illégitime des actifs afin qu’ils puissent être vendus à des investisseurs peu méfiants.

Fer en danger

Toutes choses étant égales par ailleurs, l’entreprise australienne se dit par ailleurs surprise car, par le passé, « Le gouverne- ment camerounais a rejeté une proposition manifestement douteuse de la part du gouvernement congolais pour l’établissement d’un corridor ferroviaire afin de soutenir le développement des ressources illégalement acquises, parmi lesquels Avima, Nabeba et Badondo (tous les projets que le gouvernement congolais est accusé d’avoir spolié aux investisseurs internationaux), mais en l’état actuel des choses, le gouvernement camerounais risque d’être empêtré dans le réseau peu crédible et contesté à l’international». Au bout du rouleau, une possibilité de mettre en danger le développement de l’industrie du minerai de fer du Cameroun.

Ce qu’Avima Iron propose est pourtant simple. S’attaquer au problème de manière légale, par le biais d’une indemnisation ou de la restitution des permis d’exploitation minière à leurs propriétaires légitimes. Seule solution viable pour garantir le développement de l’ensemble de minerai de fer d’Afrique centrale et occidentale. Et faire enfin prospérer le plan d’infra- structures ferroviaires et portuaires à la faveur des projets Nabeeba et Mbalam au Congo et au Cameroun.

Impact négatif

Selon Avima Iron, «les actions du gouvernement congolais ont déjà des impacts très réels – des emplois sont perdus et les moyens de subsistance sont en danger – voilà plus d’un déjà que la mine d’Avima devait commencer à produire. Elle aurait pourtant créé des centaines d’emplois supplémentaires et généré des centaines de millions de dollars en termes de revenus. Les communautés locales se retrouvent aujourd’hui sans emploi, sans investissement local approprié et sans espoir pour l’avenir». Tout cela arrive à un moment où le pays est en plus confronté à une grave crise économique.

Selon Amnesty International, tous ceux qui ont protesté contre la mauvaise gestion économique du gouvernement, qui a induit à l’augmentation du coût de la vie et à la limitation de l’accès aux services publics tels que les soins de santé et l’éducation, se sont heurtés à la répression violente dudit gouvernement et aux violations des droits de l’homme.

Dans la même veine, des événements orchestrés, tels que la signature de contrats, adoptés d’urgence par les gouvernements du Congo et du Cameroun, pour tromper et détourner l’attention des citoyens en créant un faux sentiment d’avancer et, en utilisant des sociétés fictives et des promoteurs sans expertise ni fonds, ne font que prolonger la situation et les difficultés auxquelles le pays est confronté.

Or, il est constant que le Congo a besoin de toute urgence d’investissements internationaux qui contribueront à développer le pays, à mettre fin à la crise économique, à augmenter les salaires de la population, à créer des emplois à long terme et à améliorer le niveau de vie. Dans ces conditions Si le gouvernement congolais n’agit pas en rétablissant les per- mis d’exploitation minière au nom des propriétaires légitimes, le pays subira des dommages irréparables.

Le Messager

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