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Champs pétroliers et gaziers : les dessous de l’Accord entre le Cameroun et la Guinée équatoriale

Depuis le 20 avril 2022, la task force technique du Cameroun, logée à la Société nationale des hydrocarbures (SNH), travaille sur l’Accord d’exploitation conjoint des champs pétroliers et gaziers transfrontaliers.

Ce groupe de travail composé des responsables du ministère des Mines et des hauts responsables de la SNH, avait pour mission, d’aboutir à l’élaboration de trois accords : un accord bilatéral sur l’exploitation conjointe des hydrocarbures entre le Cameroun et la Guinée équatoriale ; un accord d’unitisation devant définir le fonctionnement du projet d’exploitation ; et un accord d’opérationnalisation qui encadre le contrat conclu avec l’opérateur (Chevron en l’occurrence).

« Lorsque les travaux ont commencé, le directeur général de la SNH nous a mis la pression afin que les documents portant sur l’accord que devaient signer les deux chefs d’Etat soient prêts le plus tôt possible. Parce qu’il était prévu que la signature ait lieu en mai de l’année dernière », souffle une source proche du dossier.

Un gisement de grande  importance

Depuis lors, les équipes ont  travaillé et ont élaboré une somme de documents dont l’accord signé le 17 mars dernier. Mais avant, il fallait connaître les objectifs de développement du gisement Yoyo (Cameroun)- Yolanda (Guinée équatoriale). Il est question de mettre en valeur les réserves de gaz dudit gisement dont le volume du  gaz s’élève selon les estimations faites par la compagnie Noble Energy à 2,5 Trillion Cubic Feet, soit 2 500 milliards de pieds cubes, soit 7 079,25 milliards de mètres cubes. Dans cet impressionnant gisement gazier, l’on trouve également du pétrole dont 84% des réserves sont la propriété du Cameroun, tandis que 16% seulement reviennent à la Guinée équatoriale.

De plus, il faut utiliser en majorité et principalement la main d’œuvre camerounaise. Les réserves étant en majorité détenues par le Cameroun, le groupe de travail doit trouver la meilleure option possible afin d’installer une partie ou la majorité des infrastructures de développement du champ gazier au Cameroun.

« A ce sujet, nous sommes confrontés à diverses options en raison de l’éloignement du champ avec les premières infrastructures du Cameroun: soit on exploite le gaz et le transforme en Guinée équatoriale où il existe déjà des infrastructures de développement, soit on développe dans une usine de liquéfaction flottante dans les eaux camerounaises mais cela va nécessiter d’importants investissements. Donc à ce sujet, il y a encore beaucoup de choses à définir d’où la conclusion au plus vite d’un accord d’unitisation. Mais si la Sonara avait été opérationnelle, la question ne se poserait pas », explique un expert à la SNH.

Transports du gaz

Dans l’accord signé entre les deux chefs d’Etat,  l’article 3 en son alinéa 1 table sur la clause sur les ressources: «si une accumulation ou un gisement unique d’hydrocarbures dans le sous-sol des fonds marins à cheval sur ou le long de la frontière maritime commune et que cette accumulation ou ce gisement unique est exploitable en tout ou en partie de l’un ou l’autre côté de la frontière maritime, les parties doivent, conformément aux accords de confidentialité convenus, se communiquer mutuellement toutes les informations nécessaires à cet égard et après avoir tenu des consultations, y compris  l’évaluation technique et commerciale, chercher à parvenir à un accord sur un  accord d’unitisation».

Dans le cas où le gaz est acheminé via un pipeline à l’usine flottante de liquéfaction  de Bipaga à Kribi ou s’il est exporté vers une nouvelle usine de liquéfaction dans le périmètre du champ gazier de Yoyo, Chevron compte réaliser une production quotidienne de 400 millions de pieds cubes standards (400 mmscfd).

Alors que si le gaz est traité dans l’usine de liquéfaction de Punta Europa en Guinée équatoriale, la compagnie américaine pondère sa production à 600 millions de pieds cubes standards. Dans toutes les options camerounaises proposées par les experts de la SNH, la production pondérée s’établit à 600 mmscfd.

À ce jour, les recherches engagées par Noble Energy/Chevron, ont déjà coûté plus de 6 millions de dollars qui seront supportés à parts égales entre le Cameroun et la Guinée équatoriale. Reste selon les experts que l’accord bilatéral soit complété par l’accord d’unitisation pour que le projet démarre, l’opérateur étant déjà connu. Mais Chevron devra au préalable conclure des accords d’exploitation avec chaque pays dont la nature sera déterminée par les États.

Eco Matin

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