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Cameroun – Retransmission de la CAN : le Cocan jette 45 milliards Fcfa de matériels

La Crtv refuse de réceptionner des équipements de pointe dont le Cameroun n’a pas demandé le mode d’emploi auprès du fournisseur, et ne dispose pas davantage de techniciens formés à leur usage.

La cérémonie dite de rétrocession, le 18 mars à la Cameroon Radio Television (Crtv), du matériel ayant servi à la retransmission de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football n’est pas allée au-delà du faste protocolaire. Le ministre de la Communication (Mincom) et porte-parole de l’Office, René Emmanuel Sadi, avait à peine fini de recommander au directeur général Charles Pythagore Ndongo le bon usage desdits équipements que le malaise s’installait dans les rangs.

Dès la fin de la réjouissance en effet, les responsables de l’audiovisuel public ont posé la question de l’inventaire et de la fonctionnalité desdits équipements, acquis à hauteur de 45 milliards de francs auprès d’un opérateur japonais. Or, apprend-on, le gouvernement camerounais n’a pas exigé de l’opérateur les notices du matériel ayant permis l’installation de 8 studios ultramodernes amovibles et complets avec plateaux. De. même, l’acquéreur n’a jamais songé à exiger la formation des techniciens locaux à l’usage et à la maintenance desdits matériels électroniques de pointe.

Après a CAN, les ingénieurs dépêchés au Cameroun par le fournisseur ont encore séjourné une semaine au à Yaoundé, sans que la moindre question relative à ces aspects leur soit posée. Ils sont donc repartis en toute sérénité, ayant manifestement constaté que le Comité local d’organisatjon (Cocan) n’avait rien à réclamer. Mais qu’est- ce que la Crtv peut donc faire avec ces équipements pour lesquels un transfert de connaissances eût été indispensable ?

Plus qu’embarrassé par les questions de ses interlocuteurs, René Emmanuel Sadi décide de la création d’un comité spécifique. Celui-ci est, entre autres, chargé de l’inventaire au détail près du matériel, avant une rétrocession .dans les règles de l’art à l’Office en même temps que le fournisseur sera contacté, en vue de mettre son expertise à la disposition des futurs utilisateurs.

UST Commission abdique

Plus facile à dire qu’à faire, car le travail d’inventaire s’est avéré particulièrement fastidieux. Il est ainsi question, pour chaque matériel y compris les câbles, d’en décrire la spécificité. Des catalogues que le Cameroun aurait dû préalablement exiger et obtenir auprès du fournisseur.

Et ce travail de comptage est appelé à être effectué sur tous les sites (Olembe, Mfandena, Japoma, Bépanda, Limbe, Bafoussam et Garoua) ayant accueilli la compétition footballistique, avant la descente au studio télé installé à la Maison de la radio. Une tâche quasi-impossible, ou dont les délais – à supposer qu’elle soit engagée – pourraient s’allonger sur toute une année. D’où l’abandon au bout d’une petite semaine de la mission confiée à la commission de dénombrement. En l’état actuel de la situation, rien n’indique que ce travail puisse reprendre.

La Crtv ne pouvant réceptionner un matériel dont elle ne peut se servir, les équipements sont donc abandonnés sur les lieux où ils ont été installés. Pour qui connaît les réalités du domaine électronique, où du matériel de ce type tombe en obsolescence au bout de six petits mois maximum s’il n’est pas utilisé, cela fera certainement 45 milliards d’argent du contribuable dont personne ne pourra se servir. Quant au Cocan, en général et au Mincom, en particulier, rien n’indique qu’ils soient disposés à éclairer le grand public sur ce gigantesque gâchis.

Aurore Plus

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