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Cameroun : mort tragique du journaliste Jules Koum Koum

Hier (mercredi, 12 juillet 2022), nous avions parlé de la mort, des suites d’un accident de la route, de Pius Noumeni Njawe en Virginie aux États-Unis. A l’occasion de ce triste anniversaire, aujourd’hui, nous jouons les prolongations en continuant à nous souvenir des cas de journalistes décédés de manière curieuse et suspecte.

Le 4 novembre 2011, Jules Koum Koum avait rendu l’âme des suites d’un accident de la circulation à la sortie Sud de Yaoundé. La nouvelle du décès du Directeur de la publication de l’hebdomadaire d’enquêtes et d’informations générales « Le jeune observateur » s’était propagée comme une traînée de poudre.

L’on avait appris, en fin d’après-midi, que J. Koum Koum avait été percuté par un véhicule transportant des grumes alors qu’il se trouvait à bord de sa voiture de marque Toyota RAV4, immatriculée LT 9908V. C’était à la sortie de la ville de Yaoundé sis au quartier Ahala. Selon des informations ayant été diffusées ce soir-là, c’est aux environs de 17h et 30mn que le drame était survenu plus précisément à 150 mètres de la station Tradex.

La dernière personne avec qui J. Koum Koum s’était entretenu avant de trouver la mort n’en revenait pas. Il s’agit du garagiste chez qui le Directeur de la publication du « Jeune observateur » s’était arrêté pour faire réparer son véhicule. Un garage situé près du lieu de l’accident. Ce dernier avait raconté que le correspondant de Reporter sans frontières au Cameroun était d’abord passé à son garage et rentrait à Douala. Il avait fait demi-tour parce que sa voiture faisait un grand bruit inconvenant et il n’appréciait pas cela.

Le garagiste avait, d’emblée, vérifié le ralenti et s’était rendu compte que ce n’était pas le problème. Puis, il s’était tourné vers les bougies. C’est sur ces entrefaites que ce garagiste lui avait proposé de dépanner son véhicule. Sur le champ, J. Koum Koum s’y était opposé et lui avait fait comprendre qu’il n’avait pas assez de temps. Raison pour laquelle il devait retourner sur Yaoundé.

Selon d’autres témoins de l’accident, lorsque Koum Koum était sorti du garage, il s’apprêtait à prendre le virage en direction de Yaoundé au moment où il est violemment heurté par un véhicule transportant six grumes il est alors traîné à gauche sur près de 100 mètres. Le grumier arrête sa course contre un poteau électrique.

Résultat: la Rav 4 est broyée avec J. Koum Koum à l’intérieur. Les personnes qui assistent à cette scène macabre restent, dans un premier temps, abasourdies avant de se rendre compte de la gravité de l’accident. Il avait été impossible, au départ, d’extraire le journaliste de son véhicule. Le chauffeur du grumier s’était déjà enfui.

Par chance, quelqu’un savait conduire le gros porteur. Il l’avait fait rentrer d’un mètre. C’est grâce à ce dernier que Koum Koum avait pu être expurgé de sa voiture selon un témoin. Le chauffeur du grumier, dont l’identité n’avait pas été révélée au départ, s’était, aux dernières nouvelles, réfugié auprès d’un syndicat des gros transporteurs avant d’être remis, plus tard, aux autorités policières pour besoin d’enquête.

Quand Koum Koum avait été sorti de son véhicule, il était encore vivant, mais il était dans l’incapacité de parler. Il sera transporté, de toute urgence, à l’hôpital Ad Lucem d’Obobogo dans l’arrondissement de Yaoundé IIIème. Il y rendra, malheureusement, l’âme aux alentours de 19h et 10mn. Son corps sera transféré quelques minutes plus tard à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé sur instruction de Martin Mbarga Nguele, Délégué général à la sûreté nationale (Dgsn).

Des enquêtes diligentées par ce fonctionnaire de la sûreté nationale et par la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre) sont restées vaines jusqu’à ce jour. Onze ans après, la causalité de la mort de Jules Koum Koum reste toujours non- élucidée.

L’on se souvient que ce patron de presse était devenu célèbre grâce à ses enquêtes et à ses révélations qu’il avaient faites sur les cas des personnalités publiques dont l’opulence était avérée et patentée à l’aune des signes extérieurs de la richesse, dont la sociograhie avait été étalée à travers leurs bâtisses cossues et leur parking de grosses cylindrées.

J. Koum Koum avait, à l’époque, fait plusieurs parutions sur les marqueurs et indicateurs ostentatoires de richesse insolente de l’ancien ministre délégué à la présidence de la République chargé de la défense (Mindef), Edgar Alain Mebe Ngo’o. Près d’une décennie après ces publications, l’ancien Mindef avait été arrêté et est, aujourd’hui, écroué à la prison centrale de Yaoundé.

Serge Aimé Bikoi

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