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Cameroun : L’impossible union des forces du changement

Le 04 juillet 2020, l’opposant Dominique Djeukam Tchameni, l’une des figures de la lutte pour le retour au pluralisme politique au début des années 1990, a organisé à sa résidence à Douala une réunion du Cadre citoyen de concertation des forces et acteurs sociaux et politiques du Cameroun.

Selon le communiqué final, une cinquantaine de participants dont 30 en présentiel et 20 en ligne, provenant des partis politiques représentés ou non à l’Assemblée Nationale, des organisations non-partisanes ou encore des personnalités indépendantes, des autorités religieuses et traditionnelles ont pris part à la rencontre.
Il s’agit entre autres du député Pierre Kwemo, Président de l’Union des Mouvements Socialistes (UMS),Kah Walla, Présidente du Cameroon People Party (CPP),Marie Louise Eteki Otabela, leader de la Coordination des Forces Alternatives (CFA),les anciens Bâtonniers de l’ordre des avocats : Me Akere Muna et Me Yondo Black, des acteurs sociaux comme l’avocate Alice Nkom et Hilaire Kamga.
L’objectif de la réunion était de rechercher « un consensus sur les axes prioritaires de la lutte pour le changement qualitatif au Cameroun. »
Selon les participants, le retour de la paix dans les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest et la nécessité d’une rupture politique avec l’actuel régime « néocolonial, hyper centralisé, dictatorial et corrompu », constituent les priorités d’action sociopolitique au Cameroun.
Ils invitent par conséquent « toutes les forces et actions favorables au changement à se concerter et à mettre en synergie leurs efforts.» Et c’est justement à ce niveau que le plus dur commence pour eux.
En effet, la question de l’union des forces dites du changement pour fédérer et coordonner leurs moyens d’action, est pratiquement la même que celle de l’unité de l’opposition qui est illusoire au Cameroun.
Dans une tribune publiée dans le journal Mutations le 20 octobre 2004 et abondamment relayée sur les réseaux sociaux ces derniers jours, Jean Takougang, haut cadre du Social Democratic Front, principale formation politique de l’opposition de l’époque, livre les secrets de l’échec de la tentative de désignation d’un candidat unique de l’opposition à l’élection présidentielle de la même année, scrutin qui se déroule en seul tour.
Il ressort à la lecture de cet article, que le pouvoir avait réussi à placer ses agents au cœur même de la fameuse « dynamique unitaire » qu’on voulait construire. Il convient également de relever qu’il n’y a pas une, mais plusieurs oppositions au Cameroun tout au moins sur le plan idéologique. Et chacune a sa propre stratégie et ses moyens d’actions.
Si on y ajoute le fait que certains « opposants » mènent le combat politique pour obtenir un changement dans leur propre vie et non pour l’ensemble du peuple, il est difficile d’opérer un casting sans faille des organisations et personnalités qui militent de manière sincère pour une alternance ou un réel changement démocratique dans le pays.
C’est d’ailleurs pourquoi le Cadre citoyen de concertation des forces et acteurs sociaux et politiques du Cameroun à peine constitué, suscite la plus grande méfiance et est même déjà combattu par des opposants au régime de Paul Biya qui y voient un instrument de distraction et surtout de détournement des « vrais » militants du changement de leur but qu’ils voient déjà à portée de main.
En tout cas sans l’adoubement de la nouvelle initiative par des ténors actuels de l’opposition, il est difficile, voire quasi impossible aux membres du Cadre citoyen de concertation des forces et acteurs sociaux et politiques du Cameroun d’atteindre leur objectif déclaré ; à moins de faire le chemin inverse en s’alignant derrière la force politique la mieux placée pour obtenir un changement.

 

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