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Cameroun : l’ex-chef des Postes de Loum «dévalisait» les comptes clients

On l’accuse d’avoir mis sur pied un mécanisme bien huilé servant à maquiller les comptes des épargnants. Ce qui lui permettait de s’en mettre piein les poches. Il répond de ces faits devant le TCS.

La Cameroon Postal Service (Campost) est à nouveau en procès devant le Tribunal criminel spécial (TCS) contre un de ses employés, notamment Virginie Chantale Eyoho Njaba épouse Nsasso. Cette dernière occupait jusqu’au 7 septembre 2017 les fonctions de receveur du bureau des postes de Loum, dans le département du Moungo.

Un audit réalisé dans son service lui impute un manquant de 53,3 millions de francs. Le rapport de l’enquête judiciaire (ordonnance de renvoi) dressé par un juge d’instruction du TCS, le 27 août 2019, consulté par Kalara, renseigne suffisamment sur les faits au centre de ce procès.

En effet, une mission de «contrôle inopiné» avait séjournée dans différents bureaux des postes de la région du Littoral du 4 au 7 septembre 2017. Au bureau des postes de Loum, dont l’accusée était le receveur, la mission dit avoir constaté le «détournement» d’un montant de 45,6 millions de francs ; un présumé forfait réalisé à travers des «malversations dans les comptes clients». Un déficit de caisse de l’ordre de 7,6 millions de francs avait aussi été mis évidence.

Sur les malversations sur les comptes d’épargne, Rosier Daniel Mbohou Mouliom et Nyomo, membres de la mission de contrôle, expliquent que le mécanisme de la fraude déplorée consistait, d’une part, à servir le client sans enregistrer l’opération dans la comptabilité et, d’autre part, à minorer le montant d’argent versé par le client. La mention « VU » (versement ultérieur) était apposée souvent apposée sur ces opérations.

Ainsi, «le compte était gonflé avec le crédit fictif tandis que les retraits étaient réels». Pour la mission, la fraude permettait à la mise en cause de «couvrir son déficit de caisse». Mme Eyoho Njaba avait immédiatement été remplacée après la découverte des faits allégués. C’est lors de la «coupure de gestion» que l’autre déficit avait été mis en évidence portant le montant total du trou de caisse à 53 millions de francs.

Le juge d’instruction relève dans les développements de son ordonnance de renvoi que durant l’enquête policière menée par les éléments de la brigade de Nkongsamba, l’accusée avait reconnu les faits déplorés. Or, pendant l’information judiciaire, elle les a niés en bloc.

Pour sa défense, Mme Eyoho Njaba déclare que le manquant de 45,6 millions de francs a été arrêté de manière unilatérale, sans aucune démarché contradictoire. Elle raconte que le 6 septembre 2017, M. Mbohou et son collègue s’étaient présentés dans son service disant qu’ils étaient venus « achever le processus d’informatisation de ia caisse d’épargne». Le lendemain, quatre autres hauts cadres de la Campost arrivaient aussi arrivés dans son service. Personne ne parlait de contrôle. Elle dit avoir suivi l’un des visiteurs dire à M. Mbohou «ce n’est pas le montant que tu m’as transmis hier».

Déduction Imaginaire

C’est par la suite que le chef de Groupement postal du Moungo viendra l’informer des faits mis à sa charge, la sommant de participer à une séance de travail au cours de laquelle il lui était exigé de remettre les clefs de son poste à sa remplaçante. Elle conteste «le mode opératoire» utilisé lors du contrôle de son poste.

Après la demande d’explication qui lui avait été servie, elle avait été traînée à la brigade où elle allait découvrir qu’une plainte y avait déjà été déposée contre elle. Le juge d’instruction estime que «le fait pour elle [l’accusée] de protester sur la forme de contrôle n’a en rien occulté les constats (tes contrôleurs sur les procédés utilisés pour soustraire les fonds des comptes des épargnants.»

Outre les faits de détournements, Mme Eyoho Njaba était également visée par l’infraction de «soustraction et destruction des pièces» de la Campost. Les enquêteurs la soupçonnaient d’avoir emporté les documents comptables de son poste lorsqu’elle démangeait son bureau, aidée par ses enfants. Pour l’enfoncer, les flics avait pris des photos «présentant des documents traînant dans la cour et d’autres qui étaient en train d’être brûlés».

Les responsables de la Campost entendus par le juge d’instruction ont démenti cette récrimination, estimant qu’il s’agissait «d’une déduction imaginaire de l’enquête de police», ont-ils expliqué. «Depuis le remplacement de l’inculpée, il n’y a pas eu de documents cte travail recherché ou disparu». L’ex-receveur a été déchargée (non-lieu) de cette infraction.

Mme Eyoho Njaba, 51 ans, est placée en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui. Si elle est reconnue coupable, elle encourt jusqu’en l’emprisonnement à vie.

Source: Kalara

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