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Cameroun : HRW demande de libérer un militant pacifiste anglophone

Crise anglophone

Human Rights Watch (HRW) a demandé mercredi la libération d’Abdul Karim Ali, un militant pacifiste anglophone détenu depuis le 11 août au Cameroun « dans des conditions déplorables », sans « qu’aucun chef d’accusation officiel n’ait été retenu » contre lui, selon un communiqué de l’ONG de défense des droits de l’homme.

« Bien qu’aucun chef d’accusation officiel n’ait été retenu, il a été informé qu’il était accusé d’apologie du terrorisme, pour avoir eu en sa possession sur son téléphone une vidéo montrant des violations présumées des droits humains commises par un militaire camerounais contre des civils dans les régions anglophones du pays », selon HRW.

Abdul Karim Ali, 40 ans, avait déjà été arrêté pendant plusieurs semaines en 2019. « Abdul Karim Ali milite depuis des années pour une résolution pacifique de la crise anglophone », a déclaré à l’AFP Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l’Afrique centrale à HRW.

Les régions camerounaises anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le théâtre depuis cinq ans d’un conflit meurtrier entre des groupes armés réclamant l’indépendance d’un Etat qu’ils appellent l' »Ambazonie » et des forces de sécurités massivement déployées par le pouvoir du président Paul Biya, 89 ans, qui dirige le Cameroun d’une main de fer depuis près de 40 ans.

Une partie de la population anglophone s’estime ostracisée par les francophones. Le conflit qui a fait plus de 6 000 morts depuis fin 2016 et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG). Les rebelles comme les militaires et les policiers sont régulièrement accusés par les ONG internationales et l’ONU de commettre exactions et crimes contre les civils.

Selon ses avocats, Abdul Karim Ali, arrêté à Bamenda, capitale de la région du Nord-Ouest, est « détenu dans des conditions déplorables, dans une cellule de 6 m2 sans fenêtre, sans toilette ni matelas » et « partage cette cellule avec 12 autres détenus ».

Les détentions arbitraires et les mauvais traitements de détenus sont monnaie courante au Cameroun. De nombreuses personnes perçues comme étant opposées au gouvernement sont emprisonnées pour des chefs d’accusation fallacieux en lien avec la sécurité nationale ou le terrorisme », a accusé l’ONG de défense des droits de l’homme.

Interrogé par l’AFP, le porte-parole de l’armée, le colonel Cyrille Atonfack Guemo, a déclaré, sans répondre sur le fond, que « HRW, ses financiers et commanditaires ont leurs objectifs inavoués à atteindre au Cameroun ». Et de poursuivre : « Nous avons les nôtres : protéger notre pays et ses institutions. Il s’agit d’un devoir sacré accompli avec honneur, fidélité et loyauté par les forces de défense et de sécurité ».

AFP

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