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Cameroun : comment les sexualités brisent les tabous, les us et coutumes

Sans tambours ni trompettes, plusieurs pratiques sexuelles font leurs lits dans les communautés facilitées par la TV, Internet et la vulgarisation des Réseaux sociaux.

Edéa, de par son histoire, est l’une des premières villes du Cameroun à se frotter à d’autres cultures fussent-elles occidentales avec la présence des Allemands.

Cela aurait-il contribué à mettre en exergue les pratiques et comportements sexuels fortement masqués et considérés comme honteux dans la Sanaga Maritime ?

Malheureusement, certaines pratiques sexuelles étaient fortement ancrées dans les habitudes de nombreuses personnes. Nombreux parmi elles faisaient le guet dans les ruisseaux et rivières.

Ceci leur permettait de regarder les femmes nues pendant la baignade. Il faut d’ailleurs noter que le voyeurisme était même pratiqué jusque dans les maisons où les jeunes gens notamment hommes faisaient des trous dans les murs des chambres des filles ou des femmes. Cela leur procurait un certain plaisir et ils allaient parfois jusqu’à se masturber.

Les Us et Coutumes ainsi que la Religion pèsent ou ont pesé de tout leur poids dans la non acceptation des sexualités qui ne cadrent pas avec les pratiques ancestrales dans la communauté notamment l’hétérosexualité. D’ailleurs, on n’accepte que les hétérosexuels dans cette commune. Or les bisexuels et les homosexuels qui jadis étaient peu nombreux, ont vu leur nombre s’accroître au fil des années. Ces derniers ne peuvent que vivre leur sexualité en cachette surtout que la loi camerounaise n’accepte pas l’homosexualité.

« Je me souviens avoir eu des filles dans ma classe qui disaient ne se sentir bien qu’avec les filles. Les garçons ne les intéressaient vraiment pas. Chaque fois qu’un garçon leur faisait des avances, elles devenaient agressives et disaient qu’ils ne pouvaient pas leur procurer le plaisir. Elles avaient créé un coin dans le campus où elles se retrouvaient pour des attouchements », indique une jeune fille qui a requis l’anonymat.

« Au lycée de Pouma, j’avais un camarade de classe qui avait des seins. Il nous a dit devoir subir une opération chirurgicale pour ne rester qu’avec un sexe. En fait, il était hermaphrodite et voulait à tout prix garder le sexe masculin. Il avait subi tellement de moqueries qu’à un moment, il avait quitté l’école. Il lui était impossible de se déshabiller lorsque nous allions nous laver à la rivière », nous confie un quadragénaire qui a requis l’anonymat.

« Les Droits de l’Homme nous obligent à accepter toutes les pratiques sexuelles. Ont-ils tenu compte de nos pratiques ancestrales lors de la rédaction de cette charte ? Que non ! Ils veulent nous imposer ces pratiques qui ne cadrent pas avec notre culture », s’indigne Mama EKWE, rencontrée dans un bistrot à Edéa 2.

Comme dans le reste du département, le cunnilingus, la fellation, les partouzes, la sodomie sont là quelques pratiques et expressions bien connues des jeunes d’Edéa 2.

Les questions sur la ou les sexualités sont épineuses car l’éducation sexuelle qui est l’une des clés importantes de la vie, est véritablement taboue. Les enfants font des recherches sur internet. Les réseaux sociaux facilitent la tâche aux enfants et aiguisent davantage leur curiosité.

Ils regardent les comportements sexuels des autres et sont souvent tentés de les imiter. Pour éviter toute dérive, il serait mieux que les parents introduisent dans les échanges avec leurs gosses, l’éducation sexuelle surtout sans tabous. Il y va de l’intérêt de tous. La transgression du tabou sexuel dans la famille doit se faire avec toutes les composantes de celle-ci.

Combien sont les parents qui s’occupent de leurs enfants du moment où ils atteignent l’âge de la puberté ? C’est pourtant à partir de cet instant que se dessinent les comportements sexuels des uns et des autres. En les surveillant et en échangeant avec eux, on découvrirait leur orientation sexuelle. Il faudrait y prêter attention pour ne pas être surpris lorsqu’on l’apprendrait plus tard.

L’hétérosexualité, la bisexualité, l’homosexualité, la pansexualité, la gynosexualité, l’androsexualité, la skoliosexualité, l’asexualité et les queers sont autant de sexualités qu’on rencontre dans le second arrondissement de la ville lumière.

N’y a-t-il pas en cela autant de matières pour s’édifier ?

Serge Mbem, Sanaga Maritime Info

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