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Cameroun : 5 prêtres, une religieuse et deux laïcs enlevés dans le Sud-Ouest

Dans une déclaration datée du 18 septembre, Mgr Andrew Nkea, archevêque de Bamenda, dans le nord-ouest du Cameroun et président de la conférence épiscopale de ce pays, a annoncé l’enlèvement de 5 prêtres, d’une religieuse et de deux laïcs.

L’Église catholique continue de subir les effets de la crise anglophone dans laquelle s’empêtre le Cameroun depuis 6 ans.

Vendredi 16 septembre, a eu lieu un enlèvement inédit : 5 prêtres et une religieuse, ainsi que deux laïcs, ont été enlevés à la paroisse St Mary de Nchang, dans le diocèse de Mamfé, dans le sud-ouest du pays, et leur église paroissiale, incendiée. Réagissant à cet enlèvement, Mgr Andrew Nkea, archevêque de Bamenda et président de la Conférence épiscopale du Cameroun a publié un communiqué, dimanche 18 septembre.

Dans ce texte, il exprime le « grand choc » et l’« horreur totale » des évêques anglophones réunis au sein de province ecclésiastique de Bamenda. « À l’heure actuelle, aucune raison concrète n’a été donnée pour cet acte odieux contre la maison de Dieu et les messagers de Dieu », ajoute-t-il dans ce communiqué.

Enlèvements et meurtres

Dans la suite de ce communiqué, l’archevêque de Bamenda rappelle que depuis le début, en 2016, de la crise anglophone, l’Église est ciblée par des attaques, actes d’intimidation et enlèvements dans le nord-ouest et le sud-ouest. Le « peuple a terriblement souffert et les hommes et les femmes de Dieu ont été des cibles faciles pour les ravisseurs, les tortionnaires et les hommes armés sans scrupule », dénonce Mgr Nkea, qui révèle que les persécutions et menaces visant l’Église catholique, ainsi que les Églises presbytérienne et baptiste au Cameroun.

Ce nouvel enlèvement de clercs dans la partie anglophone du Cameroun vient s’ajouter à celui, il y a un an, de Mgr Julius Agbortoko, vicaire général de Mamfé qui avait été kidnappé le 29 août puis libéré le 31 août 2021. Un peu plus tôt dans la même année, le 22 mai, le père Christopher Eboka, directeur de communication de ce même diocèse avait été enlevé puis libéré dix jours plus tard.

Le cardinal Christian Tumi, défunt archevêque émérite de Douala et principal médiateur de la crise anglophone, a aussi été enlevé, par deux fois (5 et 6 novembre 2020, puis le 30 janvier 2021). De même que Mgr Michael Miabesue Bibi, actuel évêque de Buea dans le Sud-Est, enlevé les 5 et 6 décembre 2018, alors qu’il était évêque auxiliaire de Bamenda.

En 2019, Mgr Cornelius Esua Fontem, alors archevêque de Bamenda, a été enlevé le 25 juin puis libéré le 26. Le 23 novembre 2018, quatre religieux de la congrégation des fils du Cœur Immaculé de Marie – plus connus sous le nom de clarétains – avaient été enlevés avec leur chauffeur. Ils ont été retenus pendant quatre jours et torturés par un groupe qui les soupçonnait d’être « des espions de Yaoundé ».

Meurtres

En plus de ces enlèvements souvent attribués à des troupes séparatistes, s’ajoutent des meurtres de religieux dont l’armée régulière et les séparatistes s’accusent mutuellement. Le père Alexandre Sob Nougi a été tué le 20 juillet 2018 à Buea, et Gérard Anjiangwe, un séminariste du diocèse de Bamenda est mort le 4 août de la même année, devant l’église paroissiale de Bamessing, tué par des soldats de l’armée régulière d’après la déclaration officielle de son diocèse. Le 21 novembre 2018, c’est le père Cosmas Omboto Ondari, missionnaire kényan, qui trouvait la mort.

Une crise interminable

La crise anglophone a commencé en 2016 par un mouvement d’humeur de fonctionnaires anglophones s’estimant lésés par le pouvoir central de Yaoundé. Elle s’est ensuite étendue avec, notamment l’éclosion de nombreux groupes séparatistes dont certains réclament l’indépendance de cette partie du pays.

En 2019, après trois ans d’appel au dialogue, les autorités camerounaises avaient organisé le Grand dialogue national dont le but était de trouver une solution concertée à la crise anglophone. L’Église qui avait largement participé à ce dialogue avait également contribué aux échanges avec les populations anglophones sur ses résolutions. Trois ans après cette rencontre, les tueries continuent dans la zone anglophone du Cameroun. Elles ciblent souvent des établissements scolaires.

La Croix

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