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Affairisme : un usurier exige 33 millions de F à un client insolvable

Le plaignant et le mis en cause se rejettent mutuellement le tort, entretenant ainsi le flou dans l’affaire. L’avocat de la défense demande au tribunal de renvoyer le plaignant devant le juge civil.

Dagobert Nana a-t-il abusé de Thomas Tcheukado qui se présente comme son partenaire d’affaires ? Ou alors est-il plutôt la victime d’un usurier (personne qui prête à usure de l’argent, c’est- à -dire à des taux d’intérêts excessifs) cupide qui lui impose des taux d’intérêts excessifs dans le cadre d’un prêt d’argent ? Ces questions, sont au centre des débats devant le Tribunal de première instance(TPl) de Yaoundé centre administratif.

En fait, le nœud du problème d’après le représentant du parquet, vient de ce que le mis en cause a retenu un montant de 5,2 millions de francs sur la somme de 12,2 millions de francs qu’il devait reverser en totalité à Thomas Tcheukado comme côte part d’un marché que les deux parties auraient financé. Le plaignant ne se présente pas dans cette affaire comme un usurier mais comme un partenaire d’affaires de Dagobert Nana à qui il a donné une participation de 16,6 millions de francs pour la réalisation d’un marché dont les retombées allaient faire l’objet d’un partage.

Le 26 mai 2020, lors de son témoignage Dagobert Nana a contestée cette version des faits en niant que le plaignant est son partenaire d’affaires. Pour sa défense, le mis en cause a expliqué que M. Tcheukado Thomas est un usurier qui lui a souvent accordé des prêts pour la réalisation de ses marches. Par le passe, souligne-t-il, les choses se sont toujours bien passées.

Sauf que dans le cas qui fait problème aujourd’hui, M. Nana raconte qu’il était question de verser à son créancier la somme de 12, 2 millions de francs représentant les intérêts d’une dette qu’il avait contactée auprès de ce dernier. Mais à cause des difficultés de paiement qu’il aurait rencontrées, il ne lui a finalement remis que la somme de 7 millions de francs.

Entretemps, dit-il, les intérêts se sont accumulés au point où il lui était difficile d’éponger sa dette qui devenait asphyxiante. Face aux pressions auxquelles il faisait face, le mis en cause a dit avoir donné en garantie un véhicule d’une valeur de 9 millions de francs qui n’a pas calmé le plaignant qui lui a, néanmoins porté plainte.

Prenant ses réquisitions, le représentant du parquet s’est remis à la sagesse du tribunal. Pour sa part, l’avocat de M. Tcheukado Thomas relate que le 13 octobre 2014, Dagobert Nana s’est rapproché de son client pour lui demander de l’argent dont les bénéfices d’un marché qu’il réalisait devait faire l’objet d’un partage.

Le plaignant a, poursuit-il, apporté une contribution d’un montant de 16,6 millions de francs dans l’affaire. Il affirme qu’une partie de ce marché avait été payé. C’est ainsi que de commun accord, les deux parties ont signé un chèque d’un montant de 12,2 millions de francs que le mis en cause devait reverser en totalité à son créancier.

«Depuis qu’il a payé une partie de l’argent, il n’a pas manifesté la volonté d’éponger le reliquat. Au cours des débats, mon client a donné les preuves au soutien de ses accusations au contraire d’un mis en cause récalcitrant qui mérite d’être sanctionné », a noté l’avocat. Il a demandé au tribunal de déclarer Dagobert Nana coupable des faits d’abus de confiance et le condamner au paiement des dommages et intérêts de la somme de 32, 8 millions de francs a son client.

Cet argumentaire a été totalement contredit par l’avocat de la défense qui a expliqué que le plaignant ne peut pas reprocher à son client des faits d’abus de confiance que s’il était le propriétaire de ce qu’il revendique. Or il ne s’agit pas de cela dans cette affaire. « La somme litigieuse provient d’un marché que M. Nana a gagné seul. Il était question qu’il rembourse un prêt, mais il a été essoufflé par les intérêts exorbitants qui lui ont été imposés », a poursuivi l’homme en robe noire.

Par ailleurs, il a relevé que l’usure est un délit qu’il faut: punir avant de conclure que l’abus de confiance ne s’applique pas en matière de prêt d’argent. Pour lui, le plaignant s’est trompé de porte. Raison pour laquelle, il a demandé au tribunal de renvoyer M. Tcheukado Thomas devant le juge civil qui est compétent en cette matière. La décision du tribunal est attendue le 23 juin prochain.

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