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Affaire Cana Bois : cinq ans d’emprisonnement pour le canadien Robert Atangana

Ancien maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 6, l’homme qui s’est taillé une nouvelle nationalité, est activement recherché par les forces de sécurité pour déclarations mensongères, dénonciation calomnieuse, diffamation et tentative d’escroquerie.

La nouvelle est tombée depuis le 1er avril 2022, au terme d’une audience présidée par la collégialité qui jugeait l’affaire au Tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif en section correctionnelle. De l’extrait du plumitif dont le Messager a obtenu copie, l’on retient que Robert Atangana est déclaré coupable de l’ensemble des chefs d’accusation portés contre lui par Nassar Bou Hadir et Jacques Aurélien Kwa Mbette.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le ciel s’abat sur l’ancien maire de l’arrondissement de Yaoundé 6 qui avait tenté de diffamer le Messager au motif que la parole ne lui avait pas été donnée dans l’exploitation d’un extrait des minutes du greffe relative à cette même affaire en 2018.

Cette fois, c’est un mandat d’arrêt qui est décerné à l’homme qui a quitté le Cameroun il y’a quelques années, dans de circonstances troubles pour se réfugier à Ontario au Canada. Activement recherché par les fins limiers de la Police et les services de renseignement, l’ex édile est condamné à cinq ans d’emprisonnement et sommé à payer une amende de cinquante millions de Fcfa.

Mélodrame juridique

Si le Tribunal l’admet au bénéfice des circonstances atténuantes en sa qualité de délinquant primaire, il lui décerne dans la foulée, « un mandat d’incarcération qui sera exécuté en cas de défaut de paiement des sommes dues au Trésor », précise le greffier qui signe le plumitif. Par ailleurs, le prévenu est condamné à payer 50 millions de Fcfa à raison de 35 millions Fcfa pour Nassar Bou Hadir et 15 millions pour Jacques Aurélien Kwa Mbette, en réparation de leurs préjudices matériel et financier.

En attendant de voir si le conseil de Robert Atangana aura encore le courage d’interjeter appel, l’on retient que c’est l’apothéose d’un long mélodrame juridique qui a duré une dizaine d’années. Autrement dit, il perd un procès pour lequel il a usé de subterfuge et de trafic d’influence pour tenter d’amadouer le juge et avoir gain de cause. Un exercice dont il est passé maître depuis des décennies.

Pour comprendre les contours de cette affaire, il faut remonter en juin 2014 la vente d’un immeuble au quartier Ahala à Nassar Bouhadir et son fils Paul Bouhadir en 2006. Le vendeur qui n’est autre que l’ancien maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 6, va revenir à la charge huit ans après la vente et le virement de l’argent dans son compte, attaquer en justice celui à qui l’immeuble appartient désormais, à savoir la société Cana Bois, Nassar Bouhadir et Paul Bouhadir, au motif qu’il a tout simplement usurpé ce domaine foncier non sans nier qu’aucune transaction immobilière n’a jamais eu lieu entre les deux parties. Pour justifier sa forfaiture, Atangana Robert va lui-même dénoncer la procédure donnant lieu à une enquête de gendarmerie.

Fabrication de faux documents

Pourtant, la signature des actes devant notaire et la perception d’achat par celui-ci se sont déroulés devant des témoins que sont Monsieur Eloundou Vincent Huissier de Justice et monsieur Jean Francis Belibi, journaliste à la Sopecam, qui détenaient des procurations légales envoyées du Canada par Monsieur Atnagana Robert.

Et que par la suite Monsieur Atangana Robert eu l’audace de congédier. Et par la suite on se rendra compte qu’il a eu le temps de convaincre ces derniers au début de l’enquête qu’il n’y a pas eu transaction de vente. Le temps passe ; La plainte déposée devant le Tribunal de Grande instance par la société Inc Sarl, Monsieur Atangana

Robert et autres contre Jacques Aurélien Kwa Mbette, Nassar Bouhadir, Micheline Tchimdjou Mekiage et Paul Bouhadir est envoyé au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed) et confié au colonel Bomba Yene Pierre pour enquête.

Après un travail minutieux, l’officier supérieur enquêteur renvoie le dossier au parquet de Première Instance qui le classe sans suite. Une décision de classement sans suite est prise par le procureur de la République de Première Insatnce Georgen Gerard Meka le 14 aout 2015.

Après cet épisode, c’est en septembre 2015 que Nassar Bou Hadir et Me Kwa Mbete vont porter plainte contre la société Inc Sarl, monsieur Atangana Robert, Eloundou Vincent et Belibi Jean Francis pour « déclarations mensongères, dénonciation calomnieuse, diffamation et tentative d’escroquerie » devant le Tribunal de Première instance.

Le 28 décembre 2018, le jugement tombe en première instance condamnant Monsieur Atangana Robert à 05 ans d’emprisonnement ferme et à un million d’amende, accordant à Eloundou Vincent et à Belibi Jean Françis des circonstances atténuantes en leur qualité des délinquants primaires et pour leurs bonne tenue à la barre, en répression les condamne à 03 mois d’emprisonnement avec sursis pendant 3 ans et à 50.000 Fcfa d’amende chacun, condamne tous les prévenus aux dépens solidaires liquidés dès à présent à la somme de 2.500.000 Fcfa.

Réquisitions

Eloundou Vincent et Belibi Jean Françis interjettent appel. Quant à Atangana Robert le 04 janvier 2019 il dépose une déclaration d’opposition au jugement au motif qu’il n’était pas présent. Il exige d’être jugé à nouveau par une collégialité. Et le Tribunal consent et met en place une collégialité. Après que la collégialité soit mise en place et que les débats ouverts en présence de Monsieur Atangana Robert. En mai 2021, Atanagana Robert dépose une requête pour récuser la collégialité et continuer à faire le dilatoire.

Le 12 janvier 2022 une ordonnance portant le rejet d’une requête aux fins de réquisition est ordonnée par la cour d’appel. Et les audiences sont se poursuivre jusqu’au 1er avril 2022 ou le verdict tombe. Atangana Robert est condamné à 05 ans d’emprisonnement et à cinquante million de Fcfa d’amende. Il s’agit là d’une des décisions des quatre procédures en cours contre Atangana Robert et son épouse Dame Avina Ebode Annette Bibiane. Procédures auxquelles Eloundou Vincent et Belibi Jean Françis sont également poursuivis.

Un éternel fugitif

Lui qui s’était fait la malle, quittant le Cameroun pour le Canada où il a signé la nationalité canadienne pour sans doute bénéficier d’une « immunité » au cas où cette affaire tournerait au vinaigre. On se souvient qu’en 2006, Robert Atangana alors maire de Yaoundé 6è, avait été suspendu de ses fonctions pour trois mois.

Marafa Hamidou Yaya, ministre d’Etat chargé de l’administration territoriale et de la décentralisation à l’époque des faits avait motivé la suspension du maire de Biyem-Assi par l’abandon de poste, la sortie sans autorisation du pays et la mauvaise gestion.

Immédiatement après la lecture de cette décision sur les ondes du Poste national de la Crtv, la gendarmerie avait pris d’assaut les locaux abritant les services de la mairie de Yaoundé 6. En l’absence du maître des lieux, en séjour à l’étranger, des scellés avaient été posés dans certains bureaux de la mairie. Celui qu’on présente comme le « fils » d’Henri Damase n’avait regagné le pays qu’au lendemain de l’arrestation de l’ancien Minatd. Il est désormais recherché.

Le Messager

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