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A Bazou dans l’Ouest Cameroun, les élites appelées à se serrer les coudes pour le développement

Le préfet a profité de l’installation du nouveau sous-préfet pour appeler l’élite locale à tourner le dos aux intrigues et à se souder les coudes autour du développement.

Finalement, la demande publique faite à Patrick Kani Emtsoe, nouveau sous-préfet de l’Arrondissement de Bazou, dans le Ndé, d’avoir à se marier dans les six mois qui viennent, pour compléter les attributs de sa fonction, a éclipsé le violent réquisitoire du préfet, à l’endroit des mœurs politiques en vigueur dans cette localité. De nombreux participants à la cérémonie ont craint pour l’ancien premier adjoint préfectoral d’Abong Mbang, juste 35 ans, quant à la collaboration future des populations placées sous son administration.

Au motif de lui donner « le véritable cliché de l’arrondissement dont (il a) désormais la charge, François Etapa a fait des révélations fracassantes. « Tout en vous recommandant d’être toujours en parfaite harmonie avec les responsables politiques locaux qui restent et demeurent vos administrés, il n’en demeure pas moins que vous devez garder de vous ingérer dans le fonctionnement des partis politiques. Sachez donc demeurer au-dessus de la mêlée », a-t-il instruit. En effet, les blessures du dernier double scrutin continuent de saigner.

Le préfet du Ndé

La suite allait être plus percutante. « Je me dois de vous dire du fond de mon cœur que vous héritez d’une grande circonscription administrative, car Bazou est une unité emblématique, de par son histoire et grâce à ses illustres fils qui ont écrit des belles pages de l’histoire de ce pays, mais également du nombre et de la qualité de ses élites dont la réputation est reconnue tant au plan national qu’international, de par la beauté de son relief et de son paysage, de par la richesse de son sol, mais, mais, mais… malheureusement l’héritage semble n’avoir pas été pérennisé par les générations qui ont suivi ces illustres disparus qui, j’en suis persuadé, pleurent dans leurs tombes, du fait de certains agissements qui sont de nature à reléguer cette unité vouée en principe a un bel avenir dans l’abime.

Que l’euphorie liée à cette grande messe ne vous trompe pas. Bazou est en passe d’être le laboratoire de l’intolérance, du leadership, du clanisme, de l’égoïsme et de l’individualisme : toutes choses qui ne peuvent que freiner son essor ». Observateur attentif, le préfet du Ndé révèle qu’« A Bazou, vous avez toutes sortes d’autorités : l’autorité administrative, l’autorité traditionnelle, l’autorité politique, l’autorité religieuse, et comme bonus vous avez I autorité crânienne…

2019

L’arrondissement de Bazou est devenue une sorte de no man’s land, c’est-à-dire la cour du roi Petaud ». Une situation qui, selon lui, expose à la mal gouvernance. Il a instruit au nouveau sous-préfet de veiller particulièrement sur les projets gouvernementaux en cours de réalisation. Motif : « jusqu’à un passé très récent, la commission interne de passation des marchés publics de Bazou a eu la palme d’or en matière de mal gouvernance locale, au niveau du département, voire de la région. A titre d’illustration, sur un ensemble de 15 marchés publics passés au sein de ladite commission interne, au titre de l’exercice 2019, à peine deux (02) projets ont été réalisés, les treize (13) autres ont été tantôt réceptionnés alors qu’ils sont pourtant abandonnés, mais payés comme s’ils avaient été exécutés, soit partiellement réalisés avec de nombreuses malfaçons.

C’est par exemple le cas de la Case communautaire de Bazou réceptionnée par l’ancienne équipe communale alors que 40% des clauses contractuelles, à l’instar de la pose des carreaux et des serrures, n’ont jamais été réalisées, comme l’atteste, le récent rapport de l’Armp. Il n’est donc pas exclu de voir atterrir une mission de contrôle de haut niveau bientôt dans votre arrondissement dans l’optique de tirer les choses au clair » a-t-il prévenu. La tâche est donc immense pour cet administrateur civil, à qui il est demandé d’émanciper Bazou de Bangangté ou Bafoussam, à travers l’exploitation idoine de ses atouts économiques. Seulement, il faudra faire attention.

« Ailleurs vous avez les entrepreneurs en bâtiment c’est-à-dire ceux-là qui nous mettent a l’abri des intempéries en nous faisant dormir dans les maisons où il fait bon vivre mais paradoxalement à Bazou, vous avez des entrepreneurs permanents de guerre, c’est-a-dire ceux-là qui maigrissent en temps de paix et trouvent leur compte, en temps de guerre. En effet, pour ne pas mourir de faim, ils cognent permanemment les têtes entre les élites en diffusant des ragots à longueur de journées, voire de nuits, excellant par des comportements outrageants et séditieux, généralement dénués de tout fondement ». En raccourci, « Bazou c’est l’épicentre des réseaux sociaux, vecteur de médisance, de haine, de discorde ». Le préfet ne désespère pas pour son collaborateur malgré les « chargés de missions occultes ».

Conclusion par exhortation : « mon souhait le plus ardent est que sous l’impulsion de votre nouveau sous-préfet, l’Arrondissement de Bazou devienne un véritable eldorado éco-touristique, c’est-a-dire une belle cité où règne une nouvelle ère ; l’ère de la cohabitation pacifique des filles et fils Bazou, l’ère de l’amour fraternel retrouvé, l’ère du bien-être collectif, une cité où les crocs-en-jambes, les messes de minuit, les trafics d’influence seront relégués aux calendres grecques, pour céder la place à la synergie d’actions. Je vous recommande donc d’enterrer rapidement vos multiples haches de guerre pour enfin regarder non pas vers, mais dans la même direction ».

 

Source : Le Jour

 

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