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1,2 milliard de FCFA gaspillés : et si cet argent avait servi au peuple ?

Agbor Balla
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Au Cameroun, la gestion des fonds publics soulève encore une fois l’indignation. L’amende de 1,2 milliard de francs CFA infligée par la FIFA au pays pour la résiliation du contrat d’Antonio Conceição, ancien entraîneur des Lions Indomptables, illustre parfaitement les dérives de la mauvaise gouvernance.

L’avocat et militant des droits de l’Homme, Agbor Nkongho, tire la sonnette d’alarme : cet argent aurait pu être investi dans des infrastructures essentielles au lieu d’être perdu à cause d’erreurs de gestion.

Lire l’analyse de Félix Agbor Nkongho :

« Mauvaise gestion d’un milliard de francs CFA : comment l’amende de 1,2 milliard de francs CFA du Cameroun aurait pu être utilisée pour construire des routes, des réseaux d’eau et des écoles.

J’ai été rempli de consternation en lisant la lettre du ministre d’État, secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, adressée au ministre des finances, lui demandant de payer d’urgence 1 850 895,89 euros (l’équivalent de 1 212 336 810 FCFA – un milliard, deux cent douze millions, trois cent trente-six mille, huit cent dix) à Antonio Conceição, l’ancien entraîneur des Lions Indomptables, en compensation pour la résiliation de son contrat.

L’amende de 1,2 milliard de FCFA prélevée par la FIFA, que le Cameroun doit payer à Conceição, est une conséquence directe d’une mauvaise gestion de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et éventuellement du ministère des sports. Cette situation ne se limite pas à une sanction financière ; elle reflète une question plus large de mauvaise gouvernance, de manque de transparence et de mépris des obligations contractuelles.

Quelqu’un devrait assumer ses responsabilités – que ce soit les dirigeants de la FECAFOOT, le ministère des Sports ou les personnes impliquées dans la résiliation du contrat. Si le licenciement n’a pas été traité correctement, les responsables de la décision devraient être tenus responsables. Le Cameroun ne peut pas se permettre de continuer à gaspiller des fonds publics à cause d’une mauvaise gestion, surtout lorsque des secteurs essentiels comme la santé, l’éducation et les infrastructures souffrent.

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L’amende aurait pu être réinvestie dans le développement du pays au lieu d’être gaspillée par une mauvaise gouvernance. La réaffectation de ces fonds, par exemple, pourrait fournir des nécessités essentielles telles que l’amélioration des réseaux routiers, l’accès à l’eau potable et des écoles mieux équipées. De tels investissements auraient un impact tangible sur le bien-être public et la croissance économique à long terme, profiteraient en fin de compte aux communautés qui en ont le plus besoin.

La responsabilité est cruciale, non seulement pour remédier à la mauvaise gestion, mais aussi pour reconnaître les opportunités perdues de développement national. Pour mettre ce montant en perspective, 1,2 milliard de francs CFA aurait pu avoir un impact significatif dans plusieurs domaines clés, tels que :

• Reconstruction des régions anglophones : les communautés du Sud-Ouest et du Nord-Ouest ont été dévastées par la crise actuelle. Des écoles, des hôpitaux et des routes ont été détruits, forçant des milliers de personnes à vivre dans des conditions précaires. Ces fonds auraient pu être utilisés pour reconstruire les infrastructures, restaurer les services de base et soutenir les familles déplacées.

• Construire des routes et des ponts : les réseaux routiers médiocres continuent d’entraver la croissance économique et la vie quotidienne. Une fraction de cet argent aurait pu réhabiliter des routes clés dans les zones rurales et urbaines, améliorant ainsi les transports et l’accessibilité.

• Fournir de l’eau propre : de nombreux Camerounais, en particulier dans les zones rurales et touchées par la crise, n’ont toujours pas accès à l’eau potable Ce montant aurait pu financer des projets d’eau, améliorant la santé et l’assainissement.

• Investir dans les écoles : plutôt que d’être gaspillés en sanctions légales, ces fonds auraient pu servir à construire ou rénover des salles de classe, fournir du matériel didactique et assurer un avenir meilleur à des milliers d’enfants.
Outre le renforcement des infrastructures, la réorientation d’une telle quantité de la mauvaise gestion vers les nécessités améliorerait le niveau de vie général.

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Cette situation soulève une question fondamentale : qui est tenu responsable lorsque les fonds publics sont mal gérés ? Les Camerounais méritent la transparence et une gouvernance responsable, surtout à un moment où le pays fait face à d’importants défis socioéconomiques et sécuritaires. Il est inacceptable que des sommes aussi importantes soient perdues sans attention alors que les priorités nationales urgentes ne sont pas prises en compte.

Pour aller de l’avant, les institutions gouvernementales et les fonctionnaires doivent respecter des normes plus élevées de responsabilité. Chaque franc dépensé devrait servir le peuple, pas être gaspillé par négligence. La reconstruction des régions déchirées par la guerre, le développement des infrastructures essentielles et le bien-être des citoyens doivent l’emporter sur les erreurs juridiques coûteuses.

Les contribuables doivent exiger mieux. Le Cameroun ne peut pas se permettre de gaspiller des ressources qui pourraient autrement transformer des vies ».

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