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Washington restreint l’accès aux États-Unis pour 43 pays, dont le Cameroun

Le gouvernement américain a annoncé une interdiction d’entrée sur le territoire américain pour 43 pays, dont 20 africains, dont le Cameroun.

Le New York Times a rapporté samedi que la liste des pays interdits d’entrée aux États-Unis était composée de trois catégories : rouge, orange et jaune.

La liste rouge comprend 11 pays dont les citoyens sont soumis à une interdiction totale, tandis que les deux autres listes feraient l’objet de restrictions de visa en attente d’examen, ce qui porte le total à 43 pays, selon la publication.

De retour au Bureau ovale le 20 janvier, Trump a publié un décret exigeant un renforcement des contrôles de sécurité pour tout étranger souhaitant entrer aux États-Unis, afin de détecter les menaces à la sécurité nationale.

Selon Newsweek, « la perspective d’interdire l’entrée aux citoyens de dizaines de pays rappelle l’interdiction prononcée par Trump contre sept pays à majorité musulmane durant son premier mandat, qui avait suscité des réactions de colère et des recours judiciaires avant d’être confirmée par la Cour suprême des États-Unis. » L’interdiction a été levée par l’administration du président Joe Biden.

Ce qu’il faut savoir

Selon le New York Times, « la procédure a été menée par le Bureau des affaires consulaires du Département d’État, avec l’aide des Départements de la Justice et de la Sécurité intérieure, ainsi que du Bureau du Directeur du renseignement national ».

La « liste rouge » regroupe les pays dont les visas d’entrée aux États-Unis seront refusés d’emblée. Il s’agit des pays suivants :
• Afghanistan.
• Bhoutan.
• Cuba.
• Iran.
• Libye.
• Corée du Nord.
• Somalie.
• Soudan.
• Syrie.
• Venezuela.
• Yémen.

La « liste orange » concerne les pays dont les citoyens sont soumis à des restrictions, mais dont les déplacements ne seraient pas interrompus. Ces pays pourraient inclure les voyageurs d’affaires, mais pas les titulaires de visas d’immigrant ou de tourisme. Les candidats à un visa seraient tenus de se présenter à un entretien en personne. Ces pays sont :
• Biélorussie
• Érythrée
• Haïti
• Laos
• Myanmar
• Pakistan
• Russie
• Sierra Leone
• Soudan du Sud
• Turkménistan

Sur la liste « jaune » figurent 22 pays (dont le Cameroun) qui disposent de 60 jours pour remédier à leurs manquements présumés et pourraient être relégués sur d’autres listes s’ils ne s’y conforment pas.

Ces pays doivent notamment remédier à ce problème dans un délai de deux mois, notamment le défaut de communication aux États-Unis d’informations sur les voyageurs entrants, des pratiques de sécurité prétendument inadéquates pour la délivrance des passeports ou la vente de citoyenneté à des ressortissants de pays interdits.

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Impact de l’interdiction sur le Cameroun

La décision de l’administration Trump de placer le Cameroun sur la liste de surveillance pourrait avoir des conséquences importantes pour les Camerounais souhaitant voyager à des fins éducatives, commerciales ou touristiques.

Si les autorités camerounaises ne respectent pas les exigences de sécurité du gouvernement américain dans un délai de 60 jours, le pays risque d’être placé sur les listes orange ou rouge, plus restrictives, ce qui limiterait encore davantage l’accès aux visas américains.

Impact sur les étudiants

Le Cameroun compte un grand nombre d’étudiants qui aspirent à poursuivre des études supérieures aux États-Unis. D’autres étudiants camerounais se trouvent déjà aux États-Unis avec des visas d’études qui pourraient nécessiter une prolongation ou un renouvellement.

Une interdiction des visas étudiants aurait un impact considérable sur des milliers de jeunes Camerounais souhaitant étudier aux États-Unis.

De nombreux étudiants qui dépendent de bourses, d’opportunités de recherche et de programmes d’échange se retrouveraient bloqués et pourraient se tourner vers des universités européennes, asiatiques ou africaines.

Impact sur les entreprises et le commerce

Avec le Cameroun sur la liste de surveillance, l’obtention de visas d’affaires deviendra plus difficile. Cela affectera probablement les relations commerciales entre le Cameroun et les États-Unis, décourageant les entreprises américaines d’investir au Cameroun ou les entrepreneurs camerounais de se lancer dans des activités transfrontalières.

De plus, le Cameroun ayant déjà été retiré de l’AGOA (Loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique) en 2019 en raison de violations des droits humains, cette nouvelle restriction pourrait éloigner davantage le pays des avantages commerciaux avec les États-Unis.

Impact sur le tourisme et le regroupement familial

La restriction des visas touristiques compliquera les déplacements des Camerounais vers leurs proches aux États-Unis ou les voyages d’agrément. Les États-Unis ont toujours été une destination majeure pour les Camerounais rendant visite à des membres de leur famille installés à l’étranger. Les nouvelles restrictions pourraient séparer les familles pendant de longues périodes, entraînant des difficultés émotionnelles et économiques.

Tensions diplomatiques entre le Cameroun et les États-Unis

Cette restriction de voyage intervient à un moment où les relations entre les États-Unis et le Cameroun sont déjà tendues en raison de conflits passés et de préoccupations en matière de droits humains. Trump avait déjà réduit l’aide militaire au Cameroun en réponse aux informations faisant état de violations des droits humains dans le cadre de la crise anglophone actuelle.

Cette nouvelle interdiction témoigne d’une détérioration supplémentaire des relations diplomatiques, susceptible d’impacter la coopération future dans des domaines tels que la sécurité, le commerce et l’aide humanitaire.

Implications politiques à l’approche des élections camerounaises de 2025

Le président camerounais Paul Biya, au pouvoir depuis 1982 et actuellement âgé de 92 ans, se présente à nouveau en octobre 2025 pour un nouveau mandat présidentiel de sept ans. Les restrictions de voyage imposées par les États-Unis pourraient devenir un enjeu de campagne, les dirigeants de l’opposition pouvant s’en servir pour critiquer l’administration Biya pour son manque de bonnes relations avec ses partenaires internationaux.

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Le gouvernement Biya pourrait devoir prendre des mesures rapides pour répondre aux préoccupations sécuritaires des États-Unis dans le délai imparti de 60 jours afin d’éviter de nouvelles conséquences économiques et sur les déplacements. Cependant, compte tenu de la lenteur des réponses bureaucratiques du gouvernement, il est incertain que le Cameroun remplisse les conditions à temps.
Si le Cameroun passe de la liste jaune à la liste rouge ou orange, les répercussions diplomatiques pourraient être graves.

Les restrictions de voyage imposées par les États-Unis au Cameroun sont un nouveau signe de la détérioration des relations entre les deux pays. Si le Cameroun ne se conforme pas aux exigences de sécurité américaines, les conséquences pourraient être considérables, affectant aussi bien les étudiants, les entreprises que les familles.

À l’approche des élections de 2025, cette interdiction pourrait également influencer la dynamique politique au Cameroun, compliquant encore davantage les défis internes et externes du pays. Les semaines à venir seront cruciales pour déterminer si le Cameroun peut préserver sa position sur la liste des destinations américaines, notamment compte tenu de la situation économique précaire de la jeunesse. Nombre d’entre eux sont au chômage et mécontents du régime moribond de Biya.

Le pays est dans un état lamentable, les rues de Yaoundé, la capitale, regorgeant d’immondices. On ignore si les autorités camerounaises ont vendu des passeports à des citoyens de pays figurant sur la liste des destinations interdites, mais compte tenu de la réputation de corruption du Cameroun, personne ne sera surpris. Le temps presse et Yaoundé ferait mieux de réagir à Washington, et vite.

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