Le gouvernement allemand a sabré à son tour, mercredi, ses prévisions économiques pour 2023, prévoyant désormais une récession (recul du PIB) de 0,4% mais voit l’activité repartir l’an prochain, avec une croissance attendue à 1,3%.
« Nous avons vécu une année difficile sur le plan économique, à une époque difficile », a affirmé le ministre de l’Economie Robert Habeck, en présentant ces chiffres à la presse.
En cause : « la crise des prix de l’énergie, la nécessité pour la banque centrale européenne de lutter contre l’inflation et l’affaiblissement d’importants partenaires économiques mondiaux », comme la Chine, a-t-il rappelé.
Le troisième trimestre en cours s’annonce faible, après la publication d’une série de mauvais indicateurs venant de l’industrie et des ménages.
« Nous sortons de la crise plus lentement que prévu », a ajouté M. Habeck, mais « nous avons atteint le point bas et allons repartir de l’avant ».
Dans ses précédentes prévisions datant d’avril, Berlin tablait encore sur une croissance de 0,4% cette année et de 1,6% l’an prochain, comptant retrouver peu ou prou la progression de 1,8% du PIB enregistrée en 2022, année de l’éclatement de la guerre russe en Ukraine.
La reprise à venir sera favorisée par un recul progressif de l’inflation -attendue à 2,6% en 2024 puis 2,0% en 2025 après 6,1% cette année- et un marché du travail qui « reste robuste », selon le ministre.
Le gouvernement a donné pour la première fois une prévision de croissance de son produit intérieur brut (PIB) pour 2025, à 1,5%.
Sa prévision pour 2023 demeure légèrement plus optimiste que celles du Fonds monétaire international (FMI), abaissée à -0,5%, et des principaux instituts économiques allemands, abaissée à -0,6%.
L’ancienne locomotive de l’UE devrait être le seul pays du G7 à connaître une récession cette année, selon le FMI.
La faiblesse chronique de la croissance allemande ces dernières années a fait ressurgir le spectre de l' »homme malade de l’Europe » dans les médias, une expression remontant à la fin des années 1990 après le contrecoup de la réunification.
Le pays doit investir dans ses infrastructures et pour cela se délier d’un fardeau bureaucratique, mais « le problème structurel le plus urgent est le besoin de main-d’oeuvre et de travailleurs qualifiés », a martelé M. Habeck, alors que tous les secteurs sont en manque de personnel.
Dans un pays où le vieillissement…