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Présidentielle en Tanzanie : Samia Suluhu seule en lice après la mise à l’écart de l’opposition

La présidente Samia Suluhu Hassan se présente aujourd’hui à une élection présidentielle largement dépouillée de toute concurrence sérieuse, après une vaste opération politique et judiciaire qui a vu les principaux ténors de l’opposition disqualifiés, arrêtés ou poursuivis.

Selon des médias et des organisations de défense des droits humains, les autorités ont multiplié les mesures visant à neutraliser la contestation : interdiction de rassemblements, restrictions des médias, détentions de responsables et injonctions judiciaires contre des partis majeurs : un contexte que Human Rights Watch et Amnesty International qualifient d’« intensification de la répression » à la veille du scrutin.

Des sources internationales et des agences de presse rapportent que l’accès à certaines plateformes de communication a été restreint et que des manifestations ont été interdites, limitant ainsi la capacité des opposants à s’organiser et à informer l’opinion. Des cadres de l’opposition affirment en outre que des poursuites, parfois pour des chefs graves comme la « trahison », ont été engagées contre des leaders emblématiques, privant le pays d’un débat électoral pluraliste.

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Pour le gouvernement et certains responsables locaux, ces mesures sont présentées comme des démarches conformes à la loi et nécessaires pour maintenir l’ordre public. Mais pour des observateurs indépendants et des diplomates, la combinaison de blocages politiques, d’arrestations et d’entraves médiatiques jette un doute sérieux sur la liberté et l’équité du scrutin, et risque d’isoler davantage la Tanzanie sur la scène internationale.

La longévité du parti au pouvoir, Chama cha Mapinduzi (CCM), et la faiblesse relative des candidatures autorisées placent Samia Suluhu dans une position avantageuse pour un mandat supplémentaire. Mais l’érosion des garanties démocratiques (liberté de la presse, droit de manifester, indépendance judiciaire) soulève la question de la légitimité politique et du futur rôle des partenaires internationaux, y compris des bailleurs et voisins régionaux.

Le déroulement du vote, la gestion des plaintes et la réaction de la société civile et de la communauté internationale seront déterminants pour mesurer l’impact à moyen terme de ce scrutin sur la stabilité et la réputation de la Tanzanie. Des organisations de défense des droits ont déjà annoncé qu’elles documenteraient les irrégularités et les intimidations observées pendant la journée électorale.

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