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Paul Biya aurait proposé le poste de Premier ministre à Issa Tchiroma pour calmer la tension post-électorale

Selon Jeune Afrique, le président camerounais Paul Biya, au pouvoir depuis de nombreuses années, a proposé au chef de l’opposition Issa Tchiroma Bakary le poste de Premier ministre, apparemment pour apaiser les tensions politiques après l’élection présidentielle du 12 octobre.

Le magazine francophone rapporte que M. Biya, 92 ans, a fait cette proposition dans le cadre des efforts visant à garantir la stabilité du pays, dans un contexte d’incertitude quant aux résultats toujours non annoncés de l’élection. La Cour constitutionnelle devrait publier le décompte officiel d’ici le 26 octobre.

Tournure surprenante des événements

Tchiroma, ancien ministre ayant rompu avec le parti au pouvoir de M. Biya pour se présenter contre lui, aurait été discrètement approché par des proches du président. Selon Jeune Afrique, cette offre lui permettrait de diriger un « gouvernement d’union nationale » en échange de la reconnaissance du maintien de M. Biya à la présidence.

Malgré cette offre, plusieurs médias, dont SeneNews et 237online, ont rapporté que Tchiroma l’avait rejetée, affirmant qu’elle ne correspondait pas à sa prétention à la victoire absolue. Il a continué d’insister sur le fait que le scrutin avait été entaché d’irrégularités et que son propre décompte le donnait en tête.

Quels enjeux politiques ?

Si elle se confirme, cette démarche constitue une initiative rare de la part de Biya, qui dirige le Cameroun depuis 1982 et a souvent eu recours au clientélisme et à un contrôle politique strict pour gérer la dissidence. L’offre annoncée suggère des inquiétudes au sein de son camp quant à d’éventuels troubles ou à une contestation des résultats.

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Les analystes estiment que la démarche de Paul Biya pourrait viser à prévenir les manifestations post-électorales et à fidéliser les factions de l’élite qui ont montré des signes d’inquiétude face à son âge avancé et à la longueur de son règne.

Le refus de Tchiroma, quant à lui, témoigne d’une confiance croissante parmi les figures de l’opposition et signale un possible changement dans la dynamique politique du pays.

Et ensuite ?

Le Conseil constitutionnel camerounais doit valider les résultats définitifs des élections dans les deux semaines suivant le scrutin. Selon le résultat, l’offre annoncée pourrait être perçue comme un geste de conciliation ou comme une tentative d’empêcher une remise en cause de la légitimité de Biya.

Pour l’instant, ni la présidence ni l’équipe de campagne de Tchiroma n’ont commenté publiquement cette information.

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