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Paul Biya, 40 ans au pouvoir, quatre guerres

De la répression d’un putsch à la lutte contre Boko Haram et les sécessionnistes, le règne du président camerounais est marqué par de nombreux conflits.

Durant ses quatre décennies, Paul Biya a mené quatre guerres dont un putsch manqué et violemment réprimé en 1984, la guerre de la presqu’île de Bakassi qui a duré 10 ans contre le Nigeria à partir de 1994, la guerre contre le groupe islamique Boko Haram à partir de 2014, et depuis 2017, son armée mène la guerre contre les sécessionnistes anglophones.

Au Cameroun, certains se souviennent des circonstances d’accession de Paul Biya au pouvoir.

« On n’imaginait pas Ahidjo en train de démissionner. On n’imaginait pas le pays sans président Ahidjo. On s’était habitué à lui. Il était devenu comme une partie, un morceau du Cameroun. Donc, ça a été une stupeur partout. Les gens étaient sonnés », s’est souvenu Elimbi Lobe, l’homme politique.

Paul Biya, le pacifiste ?

Le président des jeunes du parti au pouvoir dans le deuxième arrondissement de Douala, Charles Elie Zang, estime cependant que Paul Biya est un pacifiste à qui on a imposé des guerres :

« 1984, Paul Biya échappe à un coup d’État. Après les enquêtes, tous ceux qui ont été arrêtés ont été graciés, amnistiés par Paul Biya. Certains sont aujourd’hui ministres avec lui. Vous voyez là où l’homme est. Au niveau émotionnel où il se trouve. Le Nigeria a voulu prendre notre presqu’île par la force. Paul Biya est resté sur la brèche, en faisant confiance à la juridiction internationale, chapotée par l’organisation des nations unies. »

Face à la crise économique aggravée par la corruption, Dr Hilaire Kamga, militant des droits de l’homme, ajoute que les émeutes meurtrières de 1991 et 2008 ont fait aussi couler beaucoup de sang. Ainsi le patron de NDH-Cameroun ne partage pas la thèse pacifiste soutenue par Charles Elie Zang :

« Sous le prétexte d’un coup d’Etat, des Camerounais, par centaines ont été tués, et enterrés dans des fausses communes, telles que les archives nous les montrent aujourd’hui. La guerre menée contre Boko Haram ou celle menée contre les séparatistes anglophones, nous la vivons avec beaucoup d’amertume parce que c’est une occasion. Parce que c’est une occasion de mettre entre parenthèse les libertés des citoyens ; c’est une occasion de donner un chèque en blanc à des hommes en tenue pour pouvoir liquider des populations même celles qui ne sont pas concernées par ces différentes guerres« .

Les réalisations de Paul Biya

Malgré les contradictions du système de Yaoundé, Charles Elie Zang insiste sur les réalisations de Paul Biya.

« En ce qui concerne le travail, Paul Biya a bien travaillé. Maintenant qu’il s’assure que tous les petits démons, je le dis haut et fort, que tous les petits démons que lui-même a créé en les nommant à certains postes, que lui-même parte avec eux. Deuxième chose, que Paul Biya ait le Prix Nobel de la Paix« , a déclaré Charles Elie Zang

Un appel à l’attribution du Prix Nobel de la Paix pour la gestion que Paul Biya aura faite de l’affaire de la presqu’île de Bakassi.

Mais pour Elimbi Lobé, le Cameroun s’achemine plutôt vers un cycle d’instabilité après Paul Biya.

« L’après Biya nous préoccupe. Dès lors que lui-même n’a pas entrepris l’érection d’un homme connais, que tout le monde voit venir, et en qui tout le monde peut s’identifier ou pas. Donc à l’intérieur du système-même, on ne sait pas ce qui va se passer. »

En février 2023, Paul Biya aura 90 ans. Malgré son âge, Charles Elie Zang et bien d’autres demandent au président de se représenter à la présidentielle de 2025.

DW.com

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