Dans la foulée des 13 mesures prises pour juguler la pandémie, certains observateurs prescrivent le déblocage urgent d’un fond spécial pour soutenir ses populations. Surtout dans un pays où le tissu économique est encore embryonnaire.
Des centaines de millions de camerounais sont confinés chez eux depuis le mercredi 18 mars 2020, date de la publication des13 recommandations du gouvernement camerounais pour enrayer la progression du coronavirus (Covid-19).
Parmi les 13 mesures recommandations du gouvernement, nous avons entre autres : la fermeture des établissements publics et privés de formation relevant des différents ordres d’enseignement, de la maternelle au supérieur, y compris les centres de formation professionnelle et-des grandes écoles ; la fermeture des débits de boisson ; les restaurants et les lieux de loisirs à partir de 18 heures.
La fermeture des marchés à partir à 16 heures. 6 millions d’élèves de la prématernelle, en passant par le primaire et le secondaire sont en confinement et 295058 étudiants sont également en confinement sans mesure d’accompagnement, alors que les prix des produits de grande consommation sont à la hausse sur le marché, malgré les injonctions du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.
D’après l’institut national de la statistique (Ins), le secteur informel occupe une place prédominante dans l’économie camerounaise. Il représente de près de 50 % du Pib et il compte environ 9,2 millions de personnes. Avec ces chiffres, le gouvernement doit comprendre que : « La situation sociale et économique du Cameroun oblige le camerounais normal à travailler tous les Jours pour pouvoir manger.
Il est impensable pour un camerounais normal de rester à la maison pendant une Journée sans produire et esperer vivre. Cest triste de le dire, mais, il faut noter même ceux qui sont salariés ne sont pas mieux lotis. Le gouvernement camerounais, ne peut pas prendre ce genre d’engagement sans débloquer un fonds pour soutenir les plus pauvres.
« Dans un pays où le tissu économique est encore embryonnaire prendre une-t-elle décision sans mesure d’accompagnement est suicidaire », explique Thierry Eloundou.
Une étude faite il y a quelques années démontre que les salariés camerounais s’ils ne sont pas payés pendant deux mois tombent dans misère absolue. Alors dans ce contexte, il devient inimaginable de penser qu’on peut demander aux camerounais de rester à la maison ne fut-ce que pendant une semaine.
En admettant même un seul instant que nous camerounais pouvons rester inactif et survivre, que faisons-nous de notre contexte ou Eneo décide de vous priver d’électricité quand il veut, où allons-nous trouver de l’eau potable au quotidien pour survivre ?
Nous serons obligés de trainer des bidons sur plusieurs kilomètres pour se ravitailler. Si nous nous confinons tous, est-ce que l’Etat du Cameroun pourra supporter le coût financier ?
Pourquoi jusqu’aujourd’hui, l’Etat du Cameroun n’a pas encore débloqué un fond spécial pour accompagner ces 13 mesures ?
Fond spécial de lutte contre le coronavirus Si nous prenons les pays africains qui sont autant touchés par le coronavirus que le Cameroun, des mesures d’accompagnement ont été prises.
Au Ghana par exemple, le président Ghanéen, Nana Akufo-Addo, conscient de l’enjeu du coronavirus, a réuni les pharmaciens, les banquiers et les médecins à la présidence afin d’évaluer combien il était important d’investir dans la production des médicaments afin d’être indépendant de l’étranger.
Au Sénégal, Le président sénégalais MackySall a demandé à ses ministres de mettre la main à la poche contre le coronavirus. Il a créé une cellule nationale de crise et d’un fonds de riposte et de solidarité contre les effets du covid-19. Il a invité les ministres de ce gouvernement à contribuer, chacun, à hauteur d’un million de francs CFA (1.500 euros). Le gouvernement Marocain a débloqué 300 milliards de Francs cfa pour lutter contre le coronavirus ; le gouvernement Ivoirien a débloqué près de 400 millions.
La France a débloqué 300 milliards d’euro soit 210 000 milliards de (50 années de budget actuel du Cameroun), seront alloués pour garantir les prêts des banques aux entreprises.
C’est-à-dire que les banques sont appelées à financer les entreprises qui feront la demande à hauteur de ce montant et l’Etat français s’engage à rembourser cette somme aux banques prêteuses.
En d’autres termes, la France met à ta disposition de ses entreprises cette énorme somme. En Allemagne, l’Etat, financera 65% des salaires ; les entreprises 30% et les assurances 10%. 65% +30+ 10= 105%.
Cela signifie qu’en cas de quarantaine forcée, le citoyen Allemand reçoit 105% de son salaire habituel sans travailler. La Banque centrale européenne (Bce) déploie un programme massif d’injection d’argent frais dans l’économie européenne.
Un programme d’achat d’actifs d’urgence pandémie de 750 milliards d’euros est lancé jusqu’à la fin de l’année au moins, pour tenter d’aider les entreprises à traverser le choc de l’épidémie du coronavirus.
Au Canada, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé la mise sur pied d’un fonds d’un milliard de dollars pour aider les provinces à répondre aux impacts de l’épidémie de coronavirus et l’assouplissement des critères d’accession à l’assurance-emploi.
Abondance
Sur le plan macro, c’est une lapalissade que de dire que le marché camerounais dépend fortement de l’extérieur. Fermer les frontières veut dire arrêt des importations, combien de jours vont qui est ma tenir les stocks actuels ? Si nous prenons juste une denrée comme le riz qui est la nourriture principale des camerounais.
En temps normal, ce n’est pas déjà évident d’en trouver en abondance, imaginez donc que nous nous retrouvions en situation de récession, seuls quelques privilégiés pourraient faire du stock, le gros des camerounais serait dans l’irréparable.
Ce qui est valable pour le riz sera valable pour tous les autres produits. Les camerounais attendent un plan d’urgence pour combattre le coronavirus.
Par exemple, pour la crise anglophone, près de 13 milliards ont été mobilisés pour la mise en œuvre de ce programme d’ « urgence » qui intègre la prise en charge des déplacés et réfugies ainsi que la reconstruction des infrastructures.
Le président de la République a prescrit au gouvernement le 10 février 2016, le lancement d’un plan triennal – Spécial Jeunes » qui touche divers domaines d’activités. Doté d’une enveloppe globale de 102 milliards Fcfa. Pour le coronavirus, les populations camerounaises attendent un geste fort du Chef de l’Etat.
Source: Le Messager