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Lutte contre la Covid-19 : la mi-temps à l’école s’essouffle

Revirement. Par endroits, les classes d’examen ont recommencé à faire l’école ordinaire, avec près de 80 élèves par classe de 7h30 à 15h30, malgré les craintes nourries autour de la deuxième phase de la contamination.

Au Lycée classique de Bafoussam, dans la région de l’Ouest, le système de mi-temps n’aura duré que sept semaines, pour les classes d’examen. La décision d’y mettre un terme serait le retard observé dans la couverture de certains programmes. « Les élèves avaient désormais droit à 5h de cours au quotidien, selon le système de mi-temps mis en place par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie à coronavirus. Face à cette réalité, nous avons constaté qu’il sera difficile de couvrir les programmes afin de mettre les apprenants au même niveau que les autres qui ne sont pas soumis à ce système, lors des examens officiels. C’est ainsi que nous avons immédiatement trouvé des solutions en permettant aux candidats aux examens de fonctionner en temps plein », confie Denise Mbonjawo, proviseur du Lycée classique de Bafoussam. Ces cours se tiennent dans le respect des effectifs de 50 élèves par classe, selon ses déclarations. Désormais, l’établissement totalise 10 classes de 3ème, 11 de 1ère et 10 de Terminales, avec des effectifs oscillant entre 50 et 52 élèves.

Le nombre des enseignants vacataires; pris en charge par l’Association des parents d’élèves et des enseignants (Apee), est passé du simple au double. « Nous avons effectivement pensé que les candidats aux différents examens devaient être lésés au moment de composer. Ce constat nous a poussés à nous battre pour faire en sorte que les classes d’examen aillent en continu. Ils suivent les cours à plein temps. Nous n’avons pas d’inquiétude pour ces classes car tout se passe dans le strict respect des mesures barrières à savoir le lavage des mains, un effectif de 50 élèves par classe et le port des masques de protection. Nous avons occupé nos salles de permanence afin de rendre cette instruction effective ».

Au Lycée bilingue de Bafoussam, en l’absence du proviseur, un collaborateur a confié que les élèves des classes d’examen ont arrêté avec le système de mi-temps ce lundi, 23 novembre 2020. Tout serait parti du constat selon lequel un retard dans la couverture des programmes des classes d’examen se faisait déjà ressentir. Entre autres fuites, le reporter a appris que les effectifs varient désormais entre 60 à 80 élèves par classe, à l’instar de la Form V. Un effort à saluer, explique-t-on, pour un établissement fortement sollicité par les déplacés de la crise anglophone, qui plus est, manque d’infrastructures. Les emplois de temps ont été réajustés. Au Lycée technique de Banengo dans la même ville, le constat est le même. Ici, l’administration de l’établissement a profité de l’effectif réduit dans certaines filières pour réorganiser l’occupation des salles en faveur des candidats aux différents examens officiels.

Et si certains établissements de Bafoussam ne sont pas encore arrimés à la nouvelle donne, c’est une simple question de logistique. Dans les établissements importants de la région, la pratique de la mi-temps a été également stoppée. Les proviseurs ne veulent pas dire d’où est venu l’ordre d’arrêter, mais il est clair qu’ils ne peuvent pas décider d’eux-mêmes de mettre un terme à une décision ministérielle. Ce, depuis deux semaines dans le Ndé, selon nos informations.

Ecole par alternance

La situation est complètement différente à Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est. Bertoua, où la pratique de la mi-temps dans les enseignements, dans les établissements scolaires, semble encore avoir des beaux jours à vivre. « Le respect des mesures barrières est de mise. Nous avons reçu avec l’aide de certains partenaires des cubitainers, du savon, des seaux à robinet pour lavage des mains, des gels hydro alcooliques et des cache-nez, tout ceci assorti du respect de la distanciation physique », résume Arscène Nkwané, le proviseur du Lycée technique de Bertoua Gpokolota. Pour assurer la sécurité pédagogique et sanitaire aux élèves, le gouvernement avait prescrit aux chefs d’établissements de revenir sur les cendres du système de mi-temps, afin d’éviter de faire des campus scolaires des foyers par excellence de transmission du coronavirus : « Nous appliquons seulement les mesures que le gouvernement nous prescrit », confesse Arscène Nkwané.

Dans la ville, le système varie d’un établissement à un autre et selon les niveaux : « Nous appliquons la mi-temps seulement dans les classes intermédiaires, les classes d’examens fréquentent normalement », confie Paul Eyong, proviseur du Lycée Bilingue de Bertoua. Dans le primaire, la situation est plus compliquée car certains élèves fréquentent deux à trois jours par semaine selon la programmation : « nous sommes organisés de manière que les enfants fréquentent après un jour. Les choses n’étaient pas faciles au début car il fallait que les enfants et les enseignants s’arriment au nouveau format, et maintenant je crois que ça marche » se félicite Sah Comfort, head teacher of GBPS group 1, Bertoua. « Nous appliquons une mi-temps classique, c’est-à-dire : un groupe le matin et un autre l’après-midi. Nous avons beaucoup plus de problèmes infrastructurels », analyse Elise Léopoldine Abanda épouse Zock Ahidjo, Directrice de l’école d’application groupe 1 de Bertoua.

Les vides horaires créés par le système de mi-temps ont leur lot d’anomalies : « notre plage horaire a été revue, au lieu d’avoir les séquences de 50mn on a désormais 45mn. Il y a un groupe le matin qui fréquente de 07h30 à 12h05 et un autre dans l’après-midi qui va de 12h05 à 17h. En plus, on a une rallonge le samedi pour rattraper le temps perdu » explique le proviseur du Lycée technique de Bertoua Gpokolota. De tous les problèmes engendrés par le système de mi-temps, celui de la disponibilité des enseignants reste le plus crucial : « avant la covid-19, il se posait déjà un problème de déficit des enseignants, maintenant la situation est beaucoup plus compliquée. Nous avons été obligés de recruter des enseignants vacataires afin de pallier au déficit » indique Arscène Nkwané. Dans la quasi-totalité des établissements de la ville de Bertoua, le vœu des patrons des différents campus est que l’épidémie prenne fin pour qu’on revienne au fonctionnement normal et que les programmes soient cou-vertsœn qualité et en quantité.

Source : Le Jour n°3310

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