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Le Cameroun et le Congo résilient le contrat de China Gezhouba Group

Dans une décision signée conjointement par le ministre camerounais de l’Eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba et son homologue congolais, Emile Ouosso, l’on apprend que l’entreprise chinoise, China Gezhouba Group international engineering CO.LTD (CGGC International), n’est plus adjudicatrice de la réalisation du projet d’aménagement hydroélectrique de Chollet et des lignes électriques associées en mode « Build, operate and transfer (B.O.T) », (entendu ici comme méthode de livraison de projet, dans laquelle une entité privée reçoit une concession du secteur public pour financer, concevoir, construire, posséder et exploiter une installation mentionnée dans le contrat de concession, Ndlr).

« … est résilié, pour non-respect des dispositions de son article 3 alinéa 3.2, l’accord de projet signé le 24 juin 2021 entre le Maître d’ouvrage et la société China Gezhouba Group international engineering CO.LTD (CGGC International), sélectionnée pour la réalisation des études, la construction et l’exploitation, en mode « Build, operate and transfer (B.O.T) », de l’aménagement hydroélectrique de Chollet et des lignes électriques associées suivant l’appel d’offres international restreint N°00000008/19/AOIR/MINEE-MEH/DPC du 19 décembre 2019 », peut-on lire dans la décision signée par le maître d’ouvrage de ce projet , le ministre camerounais et congolais de l’énergie.

Motifs de la séparation

Plusieurs raisons pour justifier ce revirement de situation dans la matérialisation de ce projet intégrateur de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac). En effet, dans la décision consultée par EcoMatin, l’on constate qu’après l’accord de projet signé en juin 2021, l’entreprise chinoise a affiché plusieurs défaillances. Dont la non-homologation de l’accord de projet par la société CGGC International ; la remise du chronogramme du projet au-delà du délai de 15 jours et le non-respect des termes du chronogramme par CGGC International notamment : le non démarrage des travaux d’ouverture des voies d’accès, et des études proprement dites. Ce qui lui a valu le 30 septembre 2022, une mise en demeure de 90 jours par le maître d’ouvrage.

Le point culminant de ce récit interview le 7 novembre 2022, lorsque CGGC International, fait savoir au maître d’ouvrage qu’elle « sollicite la réalisation du projet en mode EPC (qui signifie Engineering Procurement and Construction qui se traduit en français par Ingénierie, Approvisionnement et Construction, avec pour spécificité que le contractant s’occupe de l’ensemble du projet, de l’installation, des matériaux nécessaires puis de la réalisation soit directement soit en sous-traitant une partie des travaux, Ndlr) et non en mode BOT comme initialement convenu d’accord-parties », lit-on.

Toute cette situation justifie le récent appel d’offres lancé par  les ministres camerounais Gaston Eloundou Essomba et le congolais Emile Ouosso, portant sur la sélection d’un bureau d’études pour la réalisation des études (APS, APD, EES, Résilience des ouvrages face aux effets néfastes du changement climatiques), l’élaboration du DAO (dossier d’appel d’offres) et du modèle financier du projet d’aménagement hydroélectrique de Chollet et des lignes électriques associées.

Consistance des travaux

Le projet de construction du barrage de Chollet est attendu depuis 2018 selon l’accord signé le 28 octobre 2010 entre les présidents Paul Biya et Denis Sassou Nguesso. Il fait partie de la première vague des 11 projets intégrateurs de la zone Cemac (dont les travaux de certains s’exécutent actuellement, Ndlr). Celui-ci prévoit  également la mise en place de deux lignes de  haute tension d’évacuation d’énergie respectivement de 700 km au Cameroun et 1500 km au Congo. Objectif : produire 600 mégawatts qui seront aussi utilisés pour une interconnexion projetée vers la République Centrafricaine, puis le Gabon et la Guinée équatoriale.

Ainsi il est envisagé -enfin  avec le chronogramme arrêté avec CGGC International- que les travaux se déroulent sur trois étapes : la première consiste aux « études » avec comme déclinaisons barrage, centrale, ouvrage connexes, postes et lignes associées ; voies d’accès au site par les deux pays et impact environnemental et social. La seconde porte sur la « construction » avec : barrage, centrale, ouvrages connexes, postes et lignes associées voies d’accès au site dans les deux pays ; gestion environnementale et sociale et renforcement des capacités et transfert des compétences. La dernière étape quant-à-elle  concerne la « mise en service et exploitation », avec la signature de l’accord de projet. Pour l’heure, les délais d’exécution des travaux ne sont pas encore connus.

Toutefois,  il est prévu que le barrage de Chollet soit construit sur la rivière Ngoko, à environ 126km de la localité de Mouloundou, dans le département de la Boumba et Ngoko, à l’Est Cameroun, et à 70km en amont de la localité de Ngbala, dans la région de la Sangha au Nord-Ouest du Congo. Le coût du projet est estimé à 352 milliards de FCFA. Pour un financement mobilisé à ce jour de 32,169 milliards de FCFA de la Banque africaine de développement (BAD).

Eco Matin

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