L’Algérie a rappelé son ambassadeur en France après que Paris a reconnu un plan controversé du Maroc visant à accorder une autonomie limitée au Sahara occidental sous sa souveraineté. Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré mardi 30 juillet dans une lettre que cette solution était le seul moyen de résoudre le conflit de longue date concernant cette ancienne colonie espagnole.
« Notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant », a affirmé Macron dans la lettre adressée au roi du Maroc, Mohammed VI. Le Maroc a revendiqué son autorité sur le Sahara occidental en 1975 et contrôle actuellement la majeure partie de ce territoire.
L’Algérie soutient le Front Polisario, un mouvement interdit par la loi, qui prétend représenter le peuple autochtone sahraoui et aspire à l’indépendance du Sahara occidental. La décision de la France de modifier sa position, vieille de plusieurs décennies, sur le statut du Sahara occidental constitue une victoire majeure pour le Maroc.
Paris rejoint ainsi un nombre croissant de pays, dont l’Espagne, les États-Unis et plusieurs nations africaines, qui ont soutenu ces dernières années la position de Rabat. Cependant, cette décision est un coup dur pour le Front Polisario, qui a critiqué le soutien de la France au Maroc, le qualifiant de tentative pour consolider son influence déclinante en Afrique.
L’Algérie a accusé le gouvernement français de « nier le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». Ce rappel de l’ambassadeur marque une escalade dans les tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France, soulignant la complexité et la sensibilité de la question du Sahara occidental. Les réactions internationales à cette décision seront scrutées de près, alors que la communauté internationale cherche à naviguer les eaux tumultueuses de ce conflit régional.