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L’agression de Mounouna Foutsou marque-t-il le retour de la Brigade Anti-Sardinards (BAS) ?

Le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Mounouna Foutsou, et ses collaborateurs ont survécu de justesse à une raclée dans la capitale belge, Bruxelles, le vendredi 28 février 2025.

La délégation, qui effectue ce qu’elle appelle une tournée de sensibilisation de la diaspora pour préparer la jeunesse à un engagement massif et à la paix avant, pendant et après le scrutin présidentiel de cette année, a obtenu exactement le contraire de la mission qui lui avait été assignée.

Alors que l’élan se construisait pour l’événement qui avait été programmé à l’hôtel Le Caridge à Bruxelles, les choses ont tourné au pire. La salle était presque pleine lorsque des manifestants anti-régime Biya ont envahi l’espace et se sont jetés sur certains des collaborateurs du ministre avant d’en chasser d’autres.

Les assaillants ont versé de la poudre au visage de certains de ceux qui avaient afflué dans la salle avant de mettre le lieu de l’événement sens dessus dessous.

Apparemment, estimant avoir atteint leur cible, qui semblait être le ministre Mounoua Foutsou, le groupe a versé une bonne dose de poudre au visage du professeur Bertin Léopold Kouayap, professeur et propriétaire de l’établissement.

Les vidéos, que les assaillants auraient filmées pendant la mise en scène de leur combat, montrent le professeur Kouayap se précipitant pour se mettre en sécurité tandis que d’autres personnes se trouvant dans le même hall étaient chassées.

Face au chaos, d’autres membres du groupe de personnes qui ont pris d’assaut l’hôtel, se faisant appeler Camerounais, ont également été entendus dans un clip vidéo amateur demandant où le ministre était allé.

A la suite de la confusion, certains des assaillants ont déclaré que le membre du gouvernement était toujours à l’intérieur de l’hôtel tandis que d’autres ont déclaré qu’il s’était enfui. Les réponses mitigées ont poussé le groupe violent d’hommes costauds à chercher leur cible dans différentes directions.

« Nous voulons le changement, le Cameroun va changer »

Au cours de la mise à sac du lieu de l’événement, les assaillants, s’appuyant sur des vidéos tournées sur place, ont fait part de ce qu’ils considéraient comme leurs doléances.

Certains ont parlé de la nécessité d’un changement à la tête de l’État, tandis que d’autres ont déclaré que des enfants meurent au Cameroun et que le gouvernement ne fait rien pour y remédier.

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« Rien ne va se passer ici. Allez faire cela au Cameroun. Des enfants meurent au Cameroun. Que faites-vous ici ? Quittez cet endroit ! Le Cameroun va changer, partez, le Cameroun va changer », pouvait-on entendre crier en rangs dispersés.

Le groupe de manifestants en colère a ajouté : « Vous êtes venus organiser une fête ici ? Le Cameroun va changer. Où est le ministre ? Où est-il ? Vous êtes venus ici pour promouvoir Paul Biya. Vous êtes venus ici pour promouvoir un livre sur Biya, nous disons non ! Le Cameroun va changer. Nous voulons du changement. Allez organiser votre meeting au Cameroun… non à l’exploitation de la jeunesse camerounaise ».

Le ministre réapparaît et riposte

Après une information devenue virale vendredi dernier selon laquelle il était la personne couverte de poudre au point d’être méconnaissable au moment de l’attaque, le ministre a ensuite fait surface dans une courte vidéo promettant d’écouter les manifestants.

Dans une courte vidéo exploité, le membre du gouvernement est vu aux côtés de la présidente du Conseil national de la jeunesse Cameron, CNYC, Fadimatou Iyawa ; aux côtés d’autres, promettant qu’il serait en ligne pour une session en direct le samedi 1er mars.

« Dites-leur que puisqu’ils ne m’ont pas vu aujourd’hui, demain je serai connecté à partir de 16 heures. Les courageux qui ont quelque chose à dire, s’ils n’ont pas peur, même si c’est pour m’insulter », a déclaré le ministre, ajoutant que : « Je suis là, je suis leur frère aîné, leur parent et leur médecin de famille. Je suis prêt à les écouter. Ils ne devraient pas pleurer sur la route. S’ils ont peur, s’ils savent… je suis prêt à les écouter ».

Samedi 1er mars, le ministre Monouna Foutsou a fait son apparition en ligne pour une session avec les Camerounais en Belgique.

Dans ses propos d’ouverture, le ministre a déclaré : « Tout comme certains ne m’ont pas reconnu hier, j’espère que ce maillot des Lions indomptables [qu’il portait] permettra à beaucoup de me connaître. En tout cas, je suis en tenue de combat ».

Il a utilisé le nom populaire Le Continent, utilisé pour désigner le Cameroun, exhortant tout le monde à mettre le pays en premier.

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« Tout comme il y a beaucoup de gens qui aiment le Cameroun. Je pense que cette élection doit bien se dérouler dans la paix avant, pendant et après », a-t-il déclaré.

Le ministre a également situé le tour de la diaspora de sa campagne dans la continuité d’une campagne de sensibilisation qui est censée couvrir les 10 régions du pays. Le ministre a déclaré que la sensibilisation a été lancée le 29 janvier 2025.

Il a décrit sa campagne comme une « initiative audacieuse pour renforcer la capacité civique de la population et des jeunes en particulier », avant d’indiquer qu’il s’agit d’une « période délicate, mais nous devons travailler pour construire une nation prospère ».

Retour de la BAS ?

L’attaque contre le ministre et son équipe n’est pas nouvelle mais semble choquante ; étant donné que la partie respective de la diaspora camerounaise est restée silencieuse pendant un certain temps.

Opérant sous la bannière de la Brigade Anti-Sardinards, la BAS, le groupement s’était déchaîné contre tout ce qui était lié au régime de Biya depuis l’élection présidentielle d’octobre 2018.

Si l’identité des personnes qui ont perturbé la réunion de Bruxelles du ministre Mounouna Foutsou reste inconnue, beaucoup craignent déjà que l’incident ne signale la résurgence de la BAS.

Selon de nombreux analystes, cela pourrait être le cas, car la température politique du pays commence progressivement à réagir à l’élection présidentielle qui devrait se tenir en octobre de cette année.

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