Les critiques véhémentes adressées par les Franciliens à la RATP ont fini par payer. Ce lundi, après des mois de ralentissement du trafic et de saturation des plateformes, l’entreprise publique a annoncé vouloir embaucher 6.600 salariés en 2023, dont 4.900 en CDI. « Un tome historique », accueille la RATP. Dans le détail, la société de transport entend recruter 2.700 chauffeurs de bus, 700 agents de gare et gare et 400 chauffeurs de métro. La manière de « assurer l’approvisionnement attendu sur le réseau », assure la direction dans un communiqué, tentant de tourner la page du douloureux souvenir de la crise des transports cet automne. Mais aussi pour se préparer à l’afflux de passagers qu’apporteront cette année la Coupe du monde de rugby et les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
« Créer des emplois dans une entreprise publique est toujours une bonne nouvelle », réagit Fabien Guillaud-Bataille, élu PCF de la Région Île-de-France et administrateur d’Île-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports en Région. Avant les qualifications. « Ce volume interroge. Il compense les départs à la retraite et anticipe un phénomène récurrent à la RATP : les démissions.explique l’élu. « Il y a un côté démagogique à croire qu’on recrute 4 900 postes. 425 postes à pourvoir sont des recrutements prévus en 2022, qui ont été reportés à 2023. Et l’effectif moyen début 2023 est de 43 752 salariés pour l’Île-de-France, contre 44 781 un an plus tôt »déplore pour sa part Vincent Gautheron, délégué central adjoint CGT-RATP, à la nouvelle usine.
Pour garantir le retour à la qualité de service, au-delà des simples embauches, le nouveau directeur général de la RATP depuis novembre, Jean Castex, devra aussi fidéliser les nouveaux entrants. « La RATP n’est pas du tout au bout de ses questions d’attractivité et de salaires. La direction a certes accepté lors des dernières négociations annuelles obligatoires une augmentation de 135 euros, mais cela reste loin des revendications des syndicats., prévient Fabien Guillaud-Bataille. Ils demandaient en effet une augmentation mensuelle de 300 euros, en rattrapage d’années de gel des salaires et de compensation de l’inflation. Pas sûr que la ristourne suffise à maintenir les salariés en poste. Les services de maintenance, notamment, interpellent les syndicats. Malgré des difficultés à retenir les salariés et des grèves à répétition pour prévenir de la dégradation des conditions de travail, la RATP n’a pas communiqué précisément le nombre d’embauches qui seront affectées à ces services.
En se résolvant à embaucher, Jean Castex va à contre-courant de Valérie Pécresse, présidente de la Région et d’Île-de-France Mobilités. Cette dernière souhaitait réduire les charges d’exploitation de la RATP en vue de privatiser le réseau de transport. Une fois les transports parisiens vendus…
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