Au Cameroun, la liberté de la presse est de plus en plus menacée par un régime qui ne cesse de resserrer son emprise sur les médias. Assassinats, intimidations, arrestations arbitraires, précarité des journalistes et financement occulte des médias indépendants caractérisent le paysage médiatique actuel.
Selon le dernier classement de Reporters Sans Frontières, le Cameroun occupe la 130e place sur 171 pays en matière de liberté de la presse pour l’année 2024. Une position alarmante qui reflète un environnement hostile et précaire pour les professionnels de l’information.
Les assassinats de journalistes et les intimidations sont monnaie courante. En 2023 seulement, au moins trois journalistes ont été assassinés, dont Martinez Zogo, chef de chaine de la Radio Amplitude FM. En plus de ces crimes odieux, de nombreux journalistes ont été convoqués par les autorités, et certains ont même été contraints à l’exil pour sauver leur vie.
Le Comité de Protection des Journalistes (CPJ) classe le Cameroun au troisième rang des États emprisonnant le plus de journalistes en Afrique subsaharienne. Des journalistes comme Amadou Valmouké et Stanislas Désiré Tchoua croupissent en prison, condamnés pour des accusations souvent motivées par des considérations politiques.
La situation est d’autant plus alarmante que le financement des médias est souvent opaque. Des médias proches du pouvoir bénéficient de financements généreux, tandis que ceux qui tentent de fournir une information indépendante se retrouvent dans la précarité.
Les appels à des réformes sont nombreux, tant au niveau national qu’international. Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun réclame une meilleure législation des médias, la dépénalisation des délits de presse et la création d’organismes de régulation réellement indépendants. Pour Christophe Bobiokono, directeur de Publication de Kalara, la création d’un ordre des journalistes est une nécessité.
Malgré les promesses de réformes, peu de progrès ont été réalisés. L’urgence de mettre en place un cadre juridique et institutionnel favorable à la liberté de la presse est plus que jamais nécessaire pour garantir un environnement propice à un journalisme libre et indépendant au Cameroun.
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