La récente fermeture de « The Post », un hebdomadaire anglophone au Cameroun, a suscité un débat animé sur la liberté de la presse dans le pays. Cette mesure drastique a été prise par le gouverneur de la Région du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï, en réponse à la publication d’un article controversé affirmant que 66% des Camerounais soutiendraient un coup d’État. Alors que certains estiment que cette fermeture porte atteinte à la liberté de la presse, d’autres soutiennent que « The Post » aurait dû faire preuve de plus de responsabilité dans sa couverture médiatique.
L’article incriminé a été publié le 11 septembre 2023, seulement quelques jours après le coup d’État qui a renversé Ali Bongo Ondimba, président de la République du Gabon voisin. Cette déclaration audacieuse a rapidement attiré l’attention des autorités et du Conseil national de la communication (CNC). Joseph CHEBON KENG KALABUBU, président du CNC, a qualifié la publication d’irresponsable et contraire à l’éthique journalistique, soulignant les conséquences potentiellement graves de telles affirmations dans le contexte socio-politique complexe du Cameroun. Le CNC a exigé que « The Post » mette immédiatement fin à cette pratique et respecte les règles de déontologie journalistique.
La réaction du gouverneur Bernard Okalia Bilaï ne s’est pas fait attendre. Il a ordonné la fermeture immédiate des bureaux de « The Post » et interdit la publication du journal, justifiant cette décision par une violation flagrante de la déontologie journalistique. Cette mesure a suscité un débat animé au sein de la société camerounaise, divisant l’opinion publique. Certains estiment que la réaction des autorités est disproportionnée et porte atteinte à la liberté de la presse, tandis que d’autres soutiennent que « The Post » aurait dû faire preuve de plus de responsabilité dans sa couverture médiatique, compte tenu du contexte politique tendu du pays.
Cette affaire met en lumière les défis auxquels les médias indépendants sont confrontés au Cameroun, où la liberté de la presse est souvent contestée et où les journalistes sont soumis à des pressions croissantes pour s’autocensurer. La fermeture de « The Post » soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre la liberté d’expression et la responsabilité journalistique dans un environnement politique complexe.
La liberté de la presse est un pilier fondamental de toute démocratie, permettant aux citoyens d’accéder à une information objective et de participer activement au débat public. Cependant, dans un contexte politique tendu comme celui du Cameroun, il est impératif que les médias fassent preuve de responsabilité et évitent de publier des informations sensibles qui pourraient exacerber les tensions et compromettre la stabilité du pays.
Il est important de souligner que la fermeture de « The Post » ne doit pas être perçue comme une attaque contre la liberté de la presse dans son ensemble, mais plutôt comme une réponse aux manquements éthiques spécifiques de ce journal. Les médias doivent être conscients de leur rôle crucial dans la société et prendre des mesures pour garantir l’exactitude et l’équilibre de leurs reportages, surtout dans un contexte politique délicat.
Alors que la situation au Cameroun continue d’évoluer, il est essentiel que les autorités veillent à préserver la liberté de la presse tout en assurant la responsabilité des médias. Des discussions ouvertes et constructives entre le gouvernement, les médias et la société civile peuvent contribuer à trouver un équilibre durable entre la liberté d’expression et la responsabilité journalistique.