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Kondengui: les prisonniers sous la menace du coronavirus

Depuis quelques semaines, les mesures d’hygiène et sécurité ont été renforcées dans ce milieu qui abrite plus de 5000 prisonniers. Le personnel en service dans cette maison d’arrêt s’inquiète.

Jeanine Kanga est venue ce samedi 28 mars 2020 rendre visite à son cousin incarcéré depuis six mois au quartier 8 de la prison centrale de Yaôundé. Cette dame n’a pas pu accéder parce qu’elle ignorait que l’accès au sein de la prison centrale de Kondengui, est conditionné au port de masque de protection.

Elle a été renvoyée le temps d’aller acheter cette pièce, un peu rare dans les espaces publics ces derniers temps. « J’étais ici la dernière fois il y’a un’mois je suis venu aujourd’hui on m’a renvoyé chercher le masque. Pourtant je suis venu voir mon cousin en lui gardant de la nourriture », explique la dame.

Ce samedi vers 16h, plus de 20 visiteurs alignés les uns après les autres négocient pour rencontrer leurs proches incarcérés. La nouveauté depuis quelques jours c’est que tous ces visiteurs portent les masques de protection.

Les deux gardiens de prisons chargés d’identifier les visiteurs portent les gants et les masques de protection. Avant d’entrer, les visiteurs sont reçoivent quelques gouttes de gels hydro alcooliques pour désinfecter leurs mains.

« Nous n’admettons plus les visiteurs ici sans masques de protection. Ces consignes nous ont été données par notre hiérarchie pour renforcer le dispositif de sécurité. En plus de cela nous faisons’entrer 15 personnes au même moment. Ces visiteurs ne vont plus dans les quartiers des détenus. Les visites maintenant se limitent au niveau de la cour d’honneur de la prison centrale », explique un gardien.

Malgré ces mesures de sécurité soumises, aux visiteurs, le personnel en service à la prison centrale de Kondengui se dit très exposé ces derniers temps, face à la propagation du coronavirus, désormais réelle dans la ville de Yaoundé.

« J’ai confié mon sort entre les mains de Dieu parce que cette prison connait toutes les difficultés que vous pouvez imaginer. Le personnel pénitencier et les détenus sont très exposés parce que ce n’est pas évident de respecter Ips mesures de distanciation sociale ici. Dans certains quartiers les prisonniers dorment les ung sur les autres faute d’espace. En plus de cela nous avons plusieurs détenus qui souffrent des infections pulmonaires, des Infections sexuellement transmissibles. Ces malade ont besoin de notre assistance parfois avant qu’ils n’aillent à l’hôpital», déclare un geôlier.

La prison centrale de Kondengui est un endroit où l’insalubrité, la promiscuité et la surpopulation en milieu carcérale se côtoient au quotidien. Construite pour abriter 800 détenus, une source nous confie que cette maison pénitentiaire abrite plus de 5700 détenus à ce jour.

Mais plus de 80% des personnes détenus sont en détention préventive. Avec la crise anglophone qui secoue le Cameroun depuis 2016, cette maison d’arrêt a vu sa population doubler.

En dehors des prisonniers de la crise anglophone, l’on retrouve plus de 100 hautes personnalités poursuivies pour les détournements des derniers publics.

Peine alternative

Pour attirer l’attention des autorités gouvernementales sur la menace autour de cette maison d’arret, la Commission des droits de l’homme et des libertés du barreau du Cameroun a formulé le 26 mars dernier un certain nombre de propositions dans le but de désengorger en urgence certaines prisons.

Dans cette sortie, la Commission des droits de l’homme du barreau relève sur la base du rapport du ministère sur les droits de l’homme qu’au 31 décembre 2018, les prisons camerounaises comptaient 31.815 détenus pour 17.915 places disponibles.

Sur les 31.815 détenus ; 18.436 étaient en détention préventive : « Les mauvaises conditions d’hygiène et les services de santé pratiquement inexistants dans ces centres de détentions nous amènent immédiatement vers une crise sanitaire et sécuritaire inévitable », relève la Commission des droits de l’homme du Barreau du Cameroun.

Face à ce constat, cet organisme propose la libération des détenus malades ou e détention irrégulières, de libérer les personnes les plus âgées ainsi que les femmes enceintes dans les prisons. L’ofgarie demande aussi de mettre fin aux détentions provisoires dans les prisons en cette période de crise sanitaire.

En juin 2019 suite à une mutinerie survenue à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, le ministre de la Justice garde des Sceaux avait ordonné aijx différents responsables des cours d’appel de faire les propositions pour l’accélération des procédures judiciaires.

Cette sortie du ministre concernait également la mise en application de certaines mesures pour lutter contre la surpopulation carcérale dans nos prisons. Certains avocats exigent depuis le respect des peines alternatives pour désengorger les prisons.

La sortie de La Commission nationale des droits de l’homme du Barreau intervient quelques jours après celle du Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations-Unies qui, a également lancé un appel pour la libération de certains prisonniers.

Source: Le Jour

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