Le leader du principal parti d’opposition, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, a dénoncé le traitement réservé par le gouvernement camerounais à Maître Alice Nkom, présidente du conseil d’administration du Réseau des Défenseurs des Droits de l’Homme en Afrique Centrale (REHDAC).
Selon Kamto, Maître Alice Nkom est une figure éminente de la vie publique camerounaise et ne devrait pas affronter seule le ministère de l’Administration territoriale. « Il est donc inacceptable qu’elle fasse l’objet du harcèlement judiciaire et politique que les autorités lui infligent actuellement », a-t-il déclaré le 4 décembre 2025.
Maurice Kamto a également exprimé son mécontentement face à cet affrontement qui se déroule à l’approche des élections présidentielles de 2025, où la vie des Camerounais qui osent dénoncer les dérives destructrices du régime est menacée. Il a apporté son soutien à l’avocate de 79 ans et à son association, assimilant sa situation à celle des centaines de militants pacifiques du MRC arrêtés depuis 2018 et victimes de persécutions dans le pays.
« J’ai demandé au Collectif Me Sylvain Souop de contacter Me Alice Nkom pour participer bénévolement à sa défense », a déclaré Me Kamto, soulignant que le régime doit comprendre qu’un front judiciaire de ses victimes s’est désormais constitué et luttera sans relâche pour faire du Cameroun un État de droit, respectueux à la fois des lois de la République et de ses engagements internationaux.
En réponse à la déclaration de Maurice Kamto, Me Alice Nkom a déclaré que son soutien se dresse contre l’injustice. « Dans cette épreuve qui ne peut laisser aucune femme ou aucun homme camerounais indifférent, votre engagement incarne la défense des valeurs de liberté et de dignité », a-t-elle exprimé dans une publication Facebook.
Accusé de financement illégal, le REHDAC a été suspendu pour trois mois par le ministre de l’Administration territoriale début décembre 2024. Par la suite, le siège de l’association a été scellé par le préfet de Douala 1 pour renforcer la mesure, un acte jugé illégal par Me Nkom, qui a alors brisé les scellés. S’en est suivi une série de convocations et de reports, donnant lieu à une bataille épistolaire incessante entre le ministère et le REHDAC.