Le 20 mai, des soldats ont échappé de justesse à l’explosion d’un engin explosif improvisé (EEI) près de la brigade de gendarmerie de Tobin, à Kumbo, une ville de la région du Nord-Ouest du Cameroun, touchée par le conflit. L’engin a explosé au moment même où les soldats approchaient des locaux de la gendarmerie.
L’Agence de presse camerounaise CNA rapporte que la bombe, vraisemblablement posée par des séparatistes, a été déclenchée alors que des soldats du Bataillon d’intervention rapide (BIR) se déplaçaient pour intervenir sur place.
Revendication de responsabilité
Un groupe séparatiste se faisant appeler les « Guerriers Bui » a revendiqué l’explosion. Une vidéo, prétendument liée au groupe, a fait surface en ligne, montrant prétendument leur intention de procéder à l’explosion. La vidéo semble décrire leur plan visant à cibler le personnel de sécurité stationné à la brigade.
Détails de l’incident
Selon des sources de la CNA, les gendarmes stationnés à Tobin ont alerté le BIR de la présence d’un drapeau séparatiste au sein de la brigade. Les soldats ont été déployés pour retirer le drapeau lorsque l’engin explosif improvisé a explosé.
Malgré la proximité de l’explosion, aucun décès n’a été signalé. L’ANC a confirmé qu’une personne avait subi des effets mineurs dus à l’onde de choc, mais aucune blessure grave n’a été signalée.
Conflit en cours
Kumbo est située dans le département du Bui, l’un des épicentres de la crise anglophone au Cameroun, un conflit qui a débuté en 2016. Des groupes séparatistes armés revendiquent l’indépendance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ce qui a entraîné de fréquents affrontements avec les forces de l’ordre, la destruction d’infrastructures et l’instabilité dans les zones touchées.
Les engins explosifs improvisés sont devenus une tactique de plus en plus utilisée par les groupes armés de la région pour cibler les forces de sécurité. L’utilisation de tels engins soulève des inquiétudes quant à l’évolution des méthodes d’attaque et aux risques encourus tant pour le personnel militaire que pour les civils.
Cet incident met en lumière les problèmes de sécurité persistants dans la région du Nord-Ouest, en particulier dans les zones de conflit comme Kumbo. Bien que la récente attaque n’ait pas entraîné de pertes en vies humaines, elle souligne la nécessité d’une vigilance continue et de efforts globaux de résolution du conflit pour s’attaquer aux causes profondes des troubles actuels.
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