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Exploitation du fer de Lobé : les enjeux de la convention Cameroun-Sinosteel expliqués aux députés

Le ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique était devant la 22 juin dernier.

A la suite de la polémique au sujet de la convention entre l’Etat du Cameroun et la société chinoise Sinosteel concernant l’exploitation du fer de la Lobé, une réserve minière de 632,8 millions de tonnes d’une concentration de 33% de fer en moyenne, à cheval entre les arrondissements de Kribi 2ème et de Campo dans le département de l’Océan dans la région du Sud-Cameroun, les députés ont décidé d’y voir clair.

La séance d’information et d’échange organisée à ce sujet par la Commission de la production et d’échange de l’Assemblée nationale, le 22 juin dernier, a permis au ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmidt), Gabriel Dodo Ndoke, de présenter à la représentation nationale, les enjeux de ladite convention.

Selon lui, il s’agit «d’un projet minier économiquement rentable ». Car, ladite convention vise notamment «la diversification des sources de financement pour une économie résiliente, la création d’emplois directs et indirects pour les jeunes diplômés issus de nos écoles des mines et de la géologie, tout en contribuant de manière significative et rapide au budget de l’Etat, et palier à la chute des revenus pétrolier pour un Cameroun émergent à l’horizon 2035 », a-t-il indiqué.

Aussi, « elle permettra de définir et fixer la prise de participation de l’Etat, ainsi que les contributions de Sinosteel aux différents fonds prévus par le Code minier, tout en améliorant les conditions de vie des populations à travers le contenu local », a poursuivi le membre du gouvernement. Comme quoi, la convention signée le 6 mai dernier, est en parfaite adéquation avec la nouvelle politique minière définie dans la loi du 14 décembre 2016 portant Code minier selon le Minmidt.

Divergence au sujet des revenus financiers attendus

Devant les membres du parlement, le représentant du gouvernement n’a pas fait mention du montant exact des revenus attendus de cette exploitation. Il a tout simplement relevé que « la Convention minière signée le 6 mai 2022pour une période de 20 ans renouvelable pour une ou plusieurs périodes n’excédant pas 10 am chacune, a respecté toutes les exigences légales, et le gouvernement a même pu aller au-delà ». Comme pour signifier que le pays est gagnant dans ce deal.

Or, pour le député Jean Michel Nintcheu du Social democratic front (SDF) pour le Wouri, ce projet minier s’assimile à de la » braderie ». Dans une tribune publiée à la suite de la signature de la convention relative à son exploitation, il s’insurge contre ce qu’il qualifie de crime économique.

« L’entreprise Sinosteel CAM S. A qui prévoit extraire 10 millions de tonnes de fer par an, investira 420 milliards de Fcfa au Cameroun dam le cadre de ce projet minier. Le prix actuel du fer sur le marché mondial est établi à 152,07 dollars, soit environ 95.000 Fcfa la tonne. Les revenus tirés dès la première année vont s’élever à 950 milliards de Fcfa, soit près du double des 500 milliards de Fcfa que va percevoir à terme, le Cameroun. Pour une réserve estimée actuellement à 632 millions de tonnes, soit près de 60.040 milliards de Fcfa en termes de gains, le pays ne va tirer que 0,8% des revenus tirés de son exploitation », dénonce-t-il. Il suggère la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur les contours de cet accord.

La faible contribution de la mine solide aux revenus extractifs 

D’après le rapport de l’Initiative sur la transparence dans les industries extractives (Itie) Cameroun de 2019, la contribution du secteur extractif au Produit intérieur brut (PIB) est de 3,74%, 19,28% aux recettes de l’Etat, 32,03% aux exportations et 0,61% à l’emploi.

La part de la mine solide aux revenus extractifs est de 1,77%. Ce qui est quasiment insignifiant au regard du potentiel réel encore inexploité dont dispose le pays. C’est sans doute ce qui a poussé les pouvoirs publics « de démarrer dam un avenir très proche, l’exploitation de ses nombreuses ressources «, indique Gabriel Dodo Ndoke.

Le Financier d’Afrique

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