Le Syndicat national des chercheurs du secteur public (Synac) a décrété la suspension de toutes les activités d’encadrement scientifique des étudiants à partir du 16 mai, marquant le début d’un mouvement de protestation contre ce qu’il qualifie de « débrouillardise scientifique » au Cameroun.
Le Synac exige une politique de financement plus robuste pour permettre aux chercheurs de développer des innovations industrialisables.
Outre l’arrêt des activités scientifiques dans les structures dépendant du ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi), le syndicat menace d’organiser des sit-in pacifiques si le gouvernement ne répond pas favorablement à ses revendications.
Des promesses non tenues depuis 2021
Le syndicat rappelle que plusieurs réunions interministérielles, tenues entre septembre 2022 et janvier 2023 au ministère du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss), n’ont pas abouti à des solutions concrètes.
Parmi les principales revendications figurent l’octroi d’une allocation trimestrielle aux chercheurs pour stimuler l’innovation compétitive et la promulgation d’une loi d’orientation de la recherche.
Le Minresi avait pourtant promis de porter ces doléances « en haut lieu », mais aucune avancée significative n’a été enregistrée depuis. Le Synac déplore ainsi l’affaiblissement de la capacité d’innovation des chercheurs, dans un pays classé parmi les 10 économies les moins innovantes au monde.
« Les chercheurs camerounais ont de la compétence, mais sont fragilisés par le faible financement de la recherche », souligne le Synac. Le syndicat craint que, sans une politique pérenne, la recherche nationale ne régresse davantage, compromettant ainsi le développement économique et technologique du Cameroun.
Si le gouvernement n’engage pas un dialogue social sincère, le Synac pourrait intensifier son mouvement, notamment par des manifestations publiques. Les chercheurs entendent ainsi peser sur les décisions politiques pour obtenir des engagements concrets en faveur d’une recherche mieux financée et plus compétitive.
La réaction des autorités dans les prochains jours sera déterminante pour éviter une paralysie prolongée du secteur de la recherche publique.