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Crise anglophone : plus de 4 500 nouveaux déplacés en un mois

La situation humanitaire se dégrade de nouveau dans les régions anglophones du Cameroun, où plus de 4 500 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers en septembre dernier.

Selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), la recrudescence des violences et le confinement imposé par les milices séparatistes ont paralysé la vie économique et sociale du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Derrière ces chiffres, c’est tout un pan de la population civile qui vit au rythme de la peur, entre répression, extorsion et déplacements forcés.

Les consignes de « ville morte » décrétées par les groupes sécessionnistes continuent de plonger ces régions dans un cycle d’asphyxie sociale. Les écoles demeurent une cible privilégiée : six attaques ont été recensées sur le seul mois de septembre, signe que l’éducation reste l’un des champs de bataille symboliques du conflit.

Les milices imposent des points de contrôle, rackettent les voyageurs et confisquent les motos, pendant que des civils sont régulièrement arrêtés ou intimidés, accusés tantôt de collaborer avec l’armée, tantôt de défier les ordres des insurgés.

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Face à ces violences, les interventions humanitaires tentent tant bien que mal de pallier l’urgence. Plus de 28 000 personnes ont reçu une aide alimentaire ou financière, souvent par des dispositifs à distance, signe que l’accès aux zones touchées demeure extrêmement restreint.

Mais cette assistance ne suffit pas à endiguer la détresse des populations, d’autant que les affrontements entre forces gouvernementales et groupes armés se poursuivent, laissant les civils coincés entre deux feux. Les embuscades, attaques à l’explosif et représailles meurtrières rythment le quotidien, nourrissant un climat de méfiance et d’insécurité chronique.

Dans ce contexte, la responsabilité des autorités est de plus en plus questionnée. OCHA signale que certains responsables administratifs ont eux-mêmes sanctionné les commerçants respectant les consignes de confinement, fermant boutiques et gares routières dans plusieurs villes. Une double peine pour une population déjà martyrisée, piégée entre la peur des armes et celle des sanctions.

Alors que le conflit anglophone entre dans sa huitième année, l’absence de solution politique durable transforme cette crise en une tragédie silencieuse, où l’indifférence rivalise avec la violence.

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