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Comment l’Arabie saoudite veut obtenir son Mondial 2030

Que l’on aime ou pas, critiqué ou pas, le Qatar a réalisé une intrusion rapide dans le monde du football. Et son voisin, l’Arabie saoudite, en pleine ouverture sur le monde, compte bien l’imiter dans les prochaines années. La puissance du sport doit permettre au Royaume de rayonner, avec une image positive, à l’international.

On appelle ça un réchauffement diplomatique. Après plusieurs mois de conflits entre Riyad et Doha, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salmane était présent pour le match d’ouverture de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Aux côtés de l’Emir du Qatar, Tamim Al Thani, dans la tribune officielle du stade d’Al Bayt, l’image des deux dirigeants a marqué le début du tournoi, seulement 18 mois après la fin du blocus imposé au Qatar par ses voisins. Autre scène, l’Emir du Qatar avec le drapeau saoudien autour du cou, liant communication et volonté d’union entre les deux pays.

Le Qatar a sa vision 2030, l’Arabie saoudite veut son Mondial 2030. Dans les prochaines semaines, ne soyez pas étonnés de voir le ministre saoudien des Sports, le prince Abdulaziz bin Turki Al-Faisal, faire la tournée des médias internationaux. La stratégie est claire : l’Arabie saoudite doit s’ouvrir sur le monde et ça passe par le sport. Les responsables saoudiens soutiennent tous l’idée d’organiser un Mondial 2030 dans le Royaume. Depuis plusieurs mois, des lobbyistes, via un cabinet américain, travaillent de manière très intense sur la candidature de l’Arabie saoudite.

Tout est passé au crible, les infrastructures, les terrains en passant par l’organisation globale de l’événement. Dans les faits, le Royaume envisage de monter son dossier avec la Grèce et l’Égypte. Deux pays, assez éloignés, qui nécessiteront des voyages entre les lieux de la compétition, un peu sur l’exemple de la candidature Mexique, Canada et USA de 2026. Le maitre mot pour convaincre les occidentaux est d’affirmer que l’Arabie Saoudite a « beaucoup changé ».

Il faut convaincre la FIFA

Les longues discussions entre MBS et Gianni Infantino, président de la FIFA, lors de la cérémonie d’ouverture du Mondial 2022 ont marqué les médias. Les deux hommes se connaissent bien. Alors que l’instance tente de réhabiliter son image après une série de scandales, l’organisation de ce Mondial en Arabie saoudite pourrait créer de nouveaux problèmes. Une Coupe du monde dans le Royaume engendrerait les mêmes débats qu’au Qatar. La construction des stades, les droits des travailleurs, les droits des femmes ou des fans LGBT… La liste est longue.

Pour organiser sa Coupe du monde, il faudra surtout convaincre les fédérations membres de la FIFA, c’est le point stratégique le plus important. Impliquer l’Egypte dans cette organisation « est aussi stratégique », confie un membre du dossier, afin d’obtenir les voix de l’Afrique. L’Europe de son côté devrait soutenir la candidature Espagne/Portugal/Ukraine. En quelques années, et avec ce Mondial, le Qatar est devenu le centre du monde arabe. MBS veut réagir tout en se servant du Qatar pour affiner son dossier et surtout obtenir les voix de cette région du monde lors d’un futur vote à la FIFA.

En mars dernier, la visite de Gianni Infantino en Arabie saoudite n’était pas anodine. Officiellement, pour « passer en revue les domaines de coopération et des opportunités potentielles pour le développement futur du football saoudien », officieusement pour parler de la Coupe du monde 2030. Selon des proches du dossier, une question se pose vraiment, faut-il candidater pour 2030 ou attendre quelques années avant de passer à l’acte ? Avec seulement un Mondial entre Qatar 2022 et 2030, ces deux candidatures paraissent trop rapprochées. 2034 ou 2038, paraissent plus opportun.

Comme au Qatar, ça sera « no limit »

Depuis quelques années, les événements sportifs se succèdent en Arabie Saoudite. La stratégie est clairement affichée. La F1, les matchs de plusieurs clubs européens, jusqu’à l’aboutissement du rachat de Newcastle. Le Royaume vient même de se voir confier l’organisation des Jeux asiatiques d’hiver en 2036, créant au passage des polémiques dans une région du monde où il fait très chaud.

Au final, avec quelques années de retard, l’Arabie saoudite imite fortement le Qatar. Sur la question financière, ça sera, une nouvelle fois, no limit pour le Royaume en cas de candidature à l’organisation de cette Coupe du monde. Dans les coulisses, on évoque même un budget de 30 à 40 milliards de dollars (un budget qui n’a que peu d’importance vu les fonds illimités du Royaume), avec une prise en charge des infrastructures en Grèce et en Egypte par l’Arabie saoudite.

Reste à savoir la position de la FIFA sur le climat… Le climat saoudien pourrait engendrer une nouvelle modification du calendrier et les championnats européens pourraient une nouvelle fois contester. Des questions pratiques et techniques, avant cela il faut passer à l’acte de la candidature officielle. En tout cas, sur les terrains qataris, l’équipe saoudienne est déjà bien en forme.

RMC Sport

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