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Ce que la communauté universitaire pense des trois nouvelles universités d’Etat annoncées par Paul Biya

En prenant la décision de créer trois nouvelles universités d’Etat dans les régions du Nord, de l’Est et du Sud, le président Paul Biya a fait le choix de booster le développement des régions.

C’est en tout cas l’avis du politologue Manassé Aboya Endong. Cet universitaire bien connu du grand public et des salles de rédaction salue cette initiative, qui s’inscrit, selon lui, dans le processus de mise en place de la décentralisation.

«Au moment où le chef de l’Etat vient de parachever la mise en place des conseils régionaux, le chaînon manquant était les universités d’Etat qui devaient permettre à ces régions de bénéficier d’une expertise scientifique, si tant est que l’université est un lieu de savoir, de savoir-faire, de savoir être et de savoir-faire faire. La jeunesse doit être canalisée dans un environnement institutionnel d’émulation et d’innovation capable d’apporter un plus à la région», analyse l’enseignant proche du parti au parti au pouvoir.

Production de la ressource humaine

Toutefois, il est aussi convaincu que cette décision du chef de l’Etat doit être vue comme un ajustement politique.

«Ces trois universités étaient nécessaires. Il était impératif de mettre toutes les régions sur un même pied d’égalité par souci d’équité dans la répartition des richesses et dans la répartition des chances de développement et d’épanouissement de tous les maillons de la société. Je pense que le Nord, l’Est et le Sud avaient besoin d’être considérés comme des régions à part entière dotées des mêmes institutions que les autres régions du pays», ajoute le politologue et non moins cadre au ministère de l’Enseignement supérieur.

Comme lui, d’autres enseignants d’université ne doutent pas de l’importance d’augmenter le nombre d’universités d’Etat. «La création d’universités est d’une importance capitale pour la production de la ressource humaine dans notre pays», confie un enseignant de l’université de Maroua, sous le sceau de l’anonymat.

Pour ce dernier, ces trois nouvelles universités sont censées résoudre un certain nombre de problèmes qui préoccupent à la fois les apprenants et les enseignants en ce moment:

«nous sommes très contents que toutes les régions aient chacune son université parce que les jeunes auront de moins en moins de difficultés pour rallier un site universitaire. Nous en sommes encore plus contents parce qu’avec ces nouvelles universités, les effectifs seront relativement équilibrés. Si vous prenez l’université créée de Garoua, elle va délester Ngaoundéré et Maroua. Et je crois que c’est une très bonne chose pour la communauté universitaire et pour la formation des jeunes».

La charrue avant les bœufs

L’économiste Théophile Onana a choisi pour sa» part de voir la dimension économique de cette décision. Pour lui, il est évident que des postes d’assistants vont se crédf’pour des jeunes chercheurs ».

Il pronostique aussi sur un élargissement du recrutement de 2 000 enseignants en plusieurs vagues, autorisé par le président en 2018. «C’est aussi une bonne nouvelle sur le plan heuristique, qui concerne purement la recherche», avoue Théophile Onana.

Certains universitaires ne partagent pourtant pas le même enthousiasme. C’est le cas d’Okala Ebodé, enseignant en sciences politiques à l’université de Douala et militant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Il ne cache pas qu’il a accueilli la nouvelle de la création de ces nouvelles universités avec «beaucoup de déception».

«Si on part des expériences passées, les universités qu’on crée par décret avant même d’avoir placé les infrastructures ne donnent pas ‘de grands résultats. Vous n’avez qu’à voir l’université de Maroua qui n’a jamais pu avoir un campus unique jusqu’à ce jour», fait savoir l’universitaire.

Il poursuit: «c’est une très mauvaise habitude de créer des infrastructures sur le papier avant même d’avoir planté le premier bâtiment. Où sont les bâtiments qui accueillent l’université de Bertoua? Ailleurs, on commence d’abord par créer les infrastructures et puis on accompagne ces infrastructures avec un texte qui organise. On a l’habitude de placer la charrue avant les bœufs».

La Nouvelle Expression

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