Selon des sources proches de cette institution bancaire, Biaise Eugène Nsom ne quittera pas ses fonctions le 1 er février prochain.
Le départ à la retraite du directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) initialement prévu demain 1er février, selon une décision du gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli, n’aura pas lieu.
Selon une source proche de cette institution financière, Biaise Eugène Nsom (61 ans) a bénéficié une prolongation de six mois de fonction. Certes ce n’est pas ce que souhaitait l’Etat du Cameroun, mais cela peut être apprécié comme une victoire de sa diplomatie des couloirs.
En rappel, le 11 janvier dernier, le ministre des Finances avait sollicité – auprès du gouverneur de la Beac – le maintien de Biaise Eugène Nsom à la tête de la représentation locale de la structure.
« J’ai pris connaissance de votre décision n°002/GR/2022 datée du 06 janvier 2022, portant intérim du directeur national de la Beac pour le Cameroun, sans interférer, ni ignorer vos prérogatives et en conformité avec les hautes autorités camerounaises, nous avions souhaité une prorogation additionnelle, pour une durée d’un an, des activités de monsieur Biaise Eugène Nsom », a écrit le Minfi.
« Pour leur part, a poursuivi Louis Paul Motaze, les autorités camerounaises apprécient les qualités professionnelles et humaines de monsieur Biaise Eugène Nsom. Sa collaboration et ses contributions à l’élaboration dés réformes des finances publiques, notamment dans le cadre des programmes économiques et financiers menés avec le Fonds monétaires international (Fmi), sont capitales. A cet égard, il a toujours fait preuve de proactivité et de célérité dans le traitement des dossiers à lui confiés ».
Au-delà de ces « loyaux services » rendus par le directeur national de la Beac, le Minfi constate que certains hauts cadres de la Beac ont régulièrement bénéficié d’une prorogation de mandat. C’est notamment le cas du directeur des ressources humaines, Boncanca Tavarez, qui aurait dû partir en juin 2018.
Par conséquent, la doléance du gouvernement n’est pas en contraction avec les usages observés quant à la politique de départ en retraite du personnel pour laquelle les instances décisionnelles ont constaté que certains responsables de haut niveau bénéficient ou ont bénéficié des périodes de prorogation supérieures à trois.ans. Le 27 août 2021, Louis Paul Motaze avait déjà sollicité en vain une prorogation d’activité de Biaise Eugène Nsom, nommé à la tête de la Beac le 8 juillet 2019, à la suite d’un conseil d’administration.
Au-delà de la polémique autour de l’âge de départ à la retraite, des cadres, la gestion de carrières (passage de cadre moyen à cadre supérieur) et le recrutement au sein de Beac font l’objet des critiques, indique notre informateur qui souligne au passage un manque d’équité dans la gestion de l’actuel gouverneur de la Beac.
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