Le candidat à la présidentielle de 2025, l’avocat Akere Muna, a déploré la disparition des valeurs démocratiques au Cameroun alors que les chefs traditionnels ont soutenu la réélection du président Paul Biya, âgé de 91 ans.
Me Akere Muna soutient que les chefs traditionnels doivent être apolitiques. Mais leur implication directe dans la politique a jeté le doute sur l’efficacité de la démocratie dans le pays.
Le lundi 27 janvier 2025, le Conseil des chefs traditionnels du Cameroun s’est réuni à Yaoundé pour son assemblée générale, sous la présidence du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.
Une déclaration partagée par le ministère explique que les chefs traditionnels ont observé de manière critique la situation politique du pays avant de soutenir Biya.
Pour eux, Paul Biya, qui dirige le pays depuis 42 ans, a l’expérience, la sagesse et la clairvoyance nécessaires pour continuer à diriger le Cameroun. Ils le voient également comme le porteur de la vision d’émergence du Cameroun à l’horizon 2025.
Tout cela, ont-ils dit, est dû à ses efforts constants pour favoriser la cohésion sociale, l’unité nationale, la paix, la stabilité et la coexistence harmonieuse.
Akere Muna réprimande les chefs traditionnels
Mais Akere Muna a une vision du Cameroun contraire à celle des chefs. Il ne comprend pas pourquoi des gens qui devraient favoriser l’unité s’empêtrent dans la politique.
« Dans une nation où la démocratie est professée, le récent rassemblement des chefs traditionnels pour approuver la candidature d’un président au pouvoir depuis 42 ans soulève des questions cruciales sur l’intégrité des principes démocratiques », a-t-il écrit.
« Ces chefs, non élus et traditionnellement non partisans, sont perçus comme les gardiens de l’unité et du patrimoine culturel. Pourtant, leur présence à une réunion partisane, surtout sous l’œil vigilant d’un ministre du gouvernement, jette le doute sur leur impartialité et l’authenticité de leur engagement à vivre ensemble », a-t-il ajouté.
Pour lui, ce scénario souligne la dissonance entre les idéaux de la démocratie et les réalités des manœuvres politiques. Il a déclaré qu’il est nécessaire d’adhérer véritablement aux valeurs démocratiques et de défendre le rôle non partisan des chefs traditionnels dans la promotion de la cohésion nationale.
Biya n’a pas encore déclaré sa candidature
Les élections présidentielles auront lieu en octobre de cette année. Plusieurs politiciens de l’opposition, dont Maurice Kamto, Akere Muna, Cabral Libii et Tomaino Ndam Njoya, ont déclaré leur candidature. Contrairement à ces dirigeants, Paul Biya, qui est le candidat statutaire du parti au pouvoir, le RDPC, n’a pas encore décidé.
Les spéculations vont bon train quant à savoir s’il se présentera ou non. Cependant, les chefs traditionnels et les partisans du RDPC à travers le pays l’ont appelé à se présenter à nouveau. Si Paul Biya se présente et gagne, il aura 99 ans à l’expiration de son mandat de sept ans.
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