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35 ans du SDF : entre mémoire, espoir et résilience à Bamenda

Le 26 mai 2025 marque exactement les 35 ans de la création du Parti du Front social-démocrate (SDF).

Trente-cinq ans plus tard, Bamenda, bastion historique du parti, est plus sombre que festif. Autrefois considéré comme le cœur de l’opposition camerounaise, le SDF se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, peinant à retrouver sa place après des années de conflit armé et de revers électoraux.

Lancé le 26 mai 1990, le SDF est né d’une demande populaire pour une démocratie multipartite. Il est rapidement devenu un formidable contrepoids au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) au pouvoir.

« J’ai eu l’honneur d’accompagner feu le président national Ni John Fru Ndi au parc Ntarinkon, lieu de la création du SDF. » Said Ade Joseph, militant du SDF depuis 1990, a déclaré : « Voyez-vous, l’état d’esprit que nous avions à l’époque a redoublé. Nous rebondissons plus forts », a-t-il ajouté.

Esther Ngwa est membre de Vanguard depuis 1990. Elle est aujourd’hui conseillère municipale au conseil de Bamenda III. Esther est convaincue que le SDF progresse vers la présidence et espère que davantage de femmes s’impliqueront.

« Le SDF est indiscutable au Cameroun. Nous avons travaillé et dirigerons ce pays. J’aimerais seulement que davantage de femmes s’impliquent et occupent des postes électifs », a-t-il déclaré.

Pendant des décennies, le parti a bénéficié d’un fort soutien dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. C’est là que les appels au fédéralisme et à la justice ont trouvé un écho profond auprès des aspirations locales.

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Changement de paysage

Le parti, qui dirigeait autrefois au moins 18 des 34 conseils du Nord-Ouest, n’en détient plus qu’un seul, celui de Bamenda III. Au Sénat, le nombre de sièges est passé de 14 en 2018 à un seul, obtenu non pas par un vote, mais par nomination présidentielle.

Le SDF affirme ne pas être au bout du rouleau. Commémorant l’anniversaire du parti le 25 mai à Bamenda, ses responsables affirment que le SDF est toujours vivant et en pleine croissance.

« Nous demandons aux militants et sympathisants du parti de s’inscrire et de voter. Même s’il y a des coups de feu, attendez qu’ils cessent pour pouvoir aller voter », a déclaré Cletus Fonguh, président régional du SDF.

Toh John Vuneh, militant du SDF depuis plus de 20 ans, ne s’est inscrit sur les listes électorales que le 25 mai 2025. Il estime que la victoire du SDF est plus proche que jamais.

« Je viens de m’inscrire sur les listes électorales. Je suis convaincu que le SDF dirigera ce pays ; je veux participer à la victoire », a-t-il déclaré.

Le chemin à parcourir

Les observateurs politiques estiment que le chemin à parcourir est semé d’embûches. Le SDF doit non seulement faire face à un parti au pouvoir depuis 43 ans, mais aussi rétablir la confiance du public et la cohésion en son sein.

« Le SDF doit également gérer les luttes intestines afin de rassurer les citoyens sur leur capacité à mieux gérer le pays », a déclaré un observateur politique.

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Les critiques affirment que le parti a perdu le contact avec sa base. En réponse, le président régional souligne les efforts du seul conseil de Bamenda III, dirigé par le SDF, pour garantir l’approvisionnement en eau potable et l’entretien des routes. « Nous sommes prêts à reprendre le leadership ; le SDF est plus fort que jamais. »

Le conflit en cours dans les régions anglophones déplace des communautés et freine l’activité politique, ce qui incite le SDF à revoir ses stratégies afin d’encourager davantage de personnes à s’inscrire aux élections.

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