L’ambassade des États-Unis à Yaoundé a fermement condamné l’attentat terroriste meurtrier qui a visé des soldats camerounais servant au Nigéria au sein de la Force multinationale mixte (FMM) dans la région du bassin du lac Tchad. Cet attentat, survenu le 24 mars 2025, a laissé un lourd bilan au sein de l’armée camerounaise.
Au nom du peuple américain, l’ambassade a présenté ses plus sincères condoléances aux familles des soldats tombés au combat. « Nous sommes solidaires de tous les Camerounais qui pleurent la perte de leurs compatriotes », indique le communiqué de l’ambassade.
« Le dévouement et le sacrifice de ces soldats dans la lutte contre le terrorisme témoignent avec force de leur engagement indéfectible en faveur de la sécurité du Cameroun et de la région. »
Un puissant héritage de sacrifice
L’ambassade a salué le courage des soldats camerounais, décrivant leurs actions comme une contribution essentielle à la lutte contre le terrorisme dans la région. « Ces soldats ont donné leur vie pour défendre le Cameroun et la région », précise le communiqué. Ils ne seront pas oubliés et leur héritage continuera d’inspirer les générations futures.
Au sein de la FMM, les soldats camerounais travaillent aux côtés des forces militaires des pays voisins pour lutter contre la menace croissante de Boko Haram et d’autres groupes extrémistes qui déstabilisent la région du bassin du lac Tchad depuis des années. Cette attaque marque un nouveau chapitre dans la lutte pour la paix et la sécurité dans la région.
Incohérences concernant le bilan des victimes
Si le nombre exact de victimes de l’attaque reste incertain, l’incident a semé la confusion et suscité des inquiétudes quant aux divergences entre les chiffres rapportés.
Les premiers rapports de témoins et de sources sécuritaires indiquaient qu’au moins 20 soldats camerounais avaient été tués lors de l’attaque. Cependant, le ministère camerounais de la Défense a confirmé ultérieurement que 12 soldats de la Force multinationale mixte avaient trouvé la mort lors de l’attaque, un nombre nettement inférieur aux estimations initiales.
Selon des informations locales, les assaillants, soupçonnés d’être des militants de Boko Haram, ont lancé un assaut surprise contre des positions militaires dans la région de Wulgo, un village proche de la frontière entre le Nigeria et le Cameroun.
L’attaque impliquait des militants lourdement armés, et plusieurs soldats auraient également été blessés. Malgré les divergences dans les bilans de victimes, les témoignages officiels et les témoins oculaires s’accordent à dire que l’attaque a été rapide, brutale et dévastatrice pour les soldats impliqués.
Contexte de la menace persistante de Boko Haram
Boko Haram, le tristement célèbre groupe militant islamiste, mène une violente insurrection au Nigeria et dans les pays voisins, notamment le Cameroun, le Tchad et le Niger. Initialement concentré sur les attaques contre des cibles civiles, le groupe s’attaque désormais de plus en plus aux installations militaires et aux forces de sécurité de la région.
La région du bassin du lac Tchad, où opère la Force multinationale mixte, est devenue l’un des épicentres de l’insurrection de Boko Haram. La FMM lutte contre les menaces sécuritaires croissantes dans cette région, mais la situation reste précaire. Des groupes terroristes comme Boko Haram continuent de déstabiliser la région, contribuant à une crise humanitaire prolongée.
Appels à la responsabilisation et à l’action
Cette attaque tragique a suscité de vives réactions de la part des dirigeants politiques et de la société civile, y compris au Cameroun. Plusieurs personnalités, dont Samuel Eto’o, Michèle Ndoki et Maurice Kamto, ont publié des déclarations condamnant les violences et appelant à un leadership plus fort et à des réformes militaires.
« Ces 11 patriotes tombés au combat ont défendu notre liberté et notre intégrité », a déclaré Samuel Eto’o, ancien footballeur international et personnalité publique camerounaise, en référence aux 11 soldats qui auraient été tués lors de l’attaque. « Le Cameroun n’oubliera jamais leur sacrifice. »
Michèle Ndoki, militante des droits humains et dirigeante des Bâtisseurs de la Nation, a exprimé son indignation face à ces meurtres, exigeant non seulement un deuil, mais aussi des mesures concrètes. « Nous devons exiger des comptes, un meilleur leadership et un engagement réel pour sécuriser notre nation », a déclaré Ndoki dans son message.
De son côté, Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a critiqué le haut commandement militaire pour son incapacité à protéger efficacement les soldats et a souligné la nécessité de réformes urgentes de la structure militaire.
Un engagement commun pour la paix
Dans sa déclaration, l’ambassade des États-Unis a réaffirmé son soutien au peuple camerounais et à sa lutte contre le terrorisme. « Les États-Unis restent déterminés à collaborer avec le Cameroun et ses partenaires régionaux pour renforcer les efforts de lutte contre le terrorisme et promouvoir la stabilité dans la région.»
Alors que le Cameroun peine à se remettre des conséquences de cet attentat, les États-Unis et la communauté internationale expriment leur solidarité avec le pays dans ses efforts pour instaurer la paix et la sécurité face à des menaces incessantes.