La communauté tchadienne a été choquée par l’arrestation d’un jeune Camerounais. D’abord perçu comme un simple vendeur de bonbons, il est aujourd’hui au centre d’une enquête approfondie sur le trafic d’enfants. Son simple commerce de rue servait de couverture à une opération ciblant les enfants vulnérables.
Friandises et enlèvements silencieux
Selon les premières constatations, le suspect aurait utilisé une méthode subtile pour capturer ses victimes. Des bonbons, additionnés d’une substance narcotique, étaient distribués à des enfants sans méfiance. Une fois drogués et rendus inconscients, les enfants étaient enlevés et transportés vers des lieux inconnus.
L’homme a avoué que chaque enfant lui rapportait 250 000 francs CFA. Cet incident est une sombre confirmation de la marchandisation de la vie humaine sur les marchés illicites.
Un prédateur en pleine lumière
Cette affaire met également en lumière le manque de surveillance dont sont victimes de nombreux enfants. Les prédateurs comme celui actuellement en détention ciblent facilement les enfants abandonnés dans la rue dans de nombreux quartiers.
Des témoins affirment que le suspect se déplaçait librement parmi des groupes d’enfants sans surveillance, distribuant des bonbons sans éveiller les soupçons.
Ce n’est qu’après des disparitions répétées d’enfants que les autorités locales ont intensifié leurs enquêtes, aboutissant finalement à son arrestation. Si le nombre exact de victimes reste inconnu, les autorités ont confirmé l’implication possible d’un réseau de trafic plus vaste.
Le suspect devrait être extradé vers le Cameroun, où des investigations complémentaires viseront à obtenir plus de détails et à identifier d’éventuels collaborateurs ou commanditaires de l’opération.
Cette affaire transfrontalière souligne la dimension régionale des crimes de traite et l’urgente nécessité d’une coordination des efforts entre les pays voisins.
Vue d’ensemble : Appel à la vigilance
Au-delà des actes criminels eux-mêmes, cette tragédie révèle une crise sociale plus profonde, où la pauvreté, la négligence et la faiblesse des structures communautaires compromettent la protection de l’enfance.
Les experts affirment que des solutions efficaces doivent associer l’application de la loi à un engagement accru des familles et des communautés.
« Si nous voulons protéger nos enfants, nous avons besoin de plus que de simples patrouilles de police », a déclaré un agent des services sociaux. « Nous avons besoin de l’attention des parents, des enseignants, des voisins – de tous. »
Statistiques alarmantes et impact régional
La gravité de la situation est encore accentuée par des statistiques récentes. En 2022, le ministère des Affaires sociales a recensé 514 cas de traite d’êtres humains et 190 cas de trafic illicite au Cameroun.
Plus de 30 % de ces incidents ont été signalés dans la région du Littoral, plaque tournante pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays fuyant les crises dans les régions voisines.
Ces chiffres soulignent l’urgence de mettre en place des stratégies globales pour lutter contre la traite et soutenir les communautés touchées.
Ces chiffres sont considérés comme très faibles. De plus, compte tenu de la hausse des escroqueries liées à l’emploi, qui ont entraîné la traite des personnes du Cameroun vers des pays voisins comme le Nigéria, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, on s’attend à ce que les chiffres soient nettement plus élevés.
Initiatives gouvernementales de sensibilisation
Face à l’augmentation alarmante des cas de traite d’êtres humains, le gouvernement camerounais a lancé une campagne nationale de sensibilisation.
Le 18 mars 2024, par exemple, le ministère des Affaires sociales, avec le soutien de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a dévoilé des affiches anti-traite à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen.
Cette initiative vise à sensibiliser le public aux dangers de la traite des êtres humains et aux méthodes utilisées par les trafiquants pour exploiter les victimes.
La ministre Pauline Irène Nguène a souligné l’engagement du gouvernement à protéger les populations vulnérables et a insisté sur l’importance de la vigilance, notamment pendant les vacances scolaires, période où les enfants sont les plus exposés.
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