Un camion lourd transportant des boissons a quitté la route le jeudi 19 décembre 2024, renversant une femme et un cycliste à Bamenda. L’accident s’est produit alors que le camion descendait vers la rue Ayaba.
Des témoins oculaires ont vu le camion passer devant le commissariat de police quelques instants avant l’accident. « Nous avons vu le camion passer devant le commissariat de police, et quelques secondes plus tard, il a quitté la route, renversant deux personnes. La dame a été heurtée par le côté, tandis que nous sortions le cycliste de dessous le camion », a raconté un témoin oculaire.
Cet incident s’ajoute au nombre croissant d’accidents à Bamenda, en particulier pendant la période des fêtes. Beaucoup attribuent cette augmentation à la conduite imprudente, au mauvais entretien des véhicules et à la pression exercée sur les conducteurs pour maximiser leurs profits.
« Regardez ce que nous avons maintenant, des accidents partout, emportant les quelques vies épargnées par le conflit armé », a déploré un habitant.
Hamisu, témoin et habitant de la vieille ville, a critiqué les forces de l’ordre pour leur concentration sur les contrôles de cartes d’identité au lieu de s’occuper de l’état des véhicules et des conditions de conduite. « Il existe des technologies pour surveiller tout cela et nous sauver de ces décès et blessures causés par des accidents », a-t-il déclaré.
3000 accidents de la route en 6 mois
Les habitants exhortent le gouvernement et les forces de l’ordre à intensifier leurs efforts de sécurité routière pendant cette période de fêtes chargée.
Au premier semestre de cette année, plus de 3000 accidents de la route ont été enregistrés au Cameroun, causant 256 décès d’après le ministère de l’administration territoriale.
Le ministre des travaux publics Emmanuel Nganou Djoumessi évoque les raisons de l’état avancé de dégradation du réseau routier national. Il cite quatre facteurs principaux :
- « Un, une durée de vie accomplie dont le vieillissement des chaussées et les ouvrages sont l’illustration.
- Deux, une pluviométrie abondante et continue face à des ouvrages dimensionnés jadis, pour des volumes d’eau désormais plus importantes et dépassant les projections de construction.
- Trois, un incivisme tenace de certains usagers de la route dont le non-respect des tonnages et gabarits de véhicules continuent à peser sur la durée de vie des chaussées.
- Quatre, une allocation financière très importante mais insuffisant pour entretenir un réseau routier qui est passé de 55 mille km de routes en 1986 à 121 mille aujourd’hui ».
Depuis juin dernier, le ministère des transports a lancé une campagne de prévention routière dans les 10 régions du Cameroun.