fbpx

Cameroun Actuel

SDF : John Fru Ndi règle ses comptes à ses adversaires internes

Le leader du parti de la balance vient de remanier au sein des instances dirigeantes du parti, en limogeant tous ceux qui ne chantent pas sa chanson.

Jean Tsomelou n’est plus le secrétaire général du National executjve comittee (Nec), l’instance dirigeante du Social democratic front (Sdf). Ainsi en a décidé Ni John Fru Ndi, le président national de ce parti, dans une des décisions prises le 7 juin dernier et qui n’ont été rendues publiques que ce 16 juin 2022.

En lieu et place de l’ancien député et sénateur qui entre au Shadow cabinet en tant que président de la commission Agriculture et développement rural, Adeline Djomgang, avocate au Barreau du Cameroun. Jusqu’à ce jour, Adeline Djomgang était secrétaire générale adjointe et secrétaire à la circonscription de Douala 1er. Celle-ci avait été très active dans la campagne électorale pour la présidentielle d’octobre 2018.

Un remplacement qui cache mal des représailles du Chairman contre celui qui l’accompagne depuis sa tendre jeunesse, mais qui s’en est éloigné depuis quelques temps : «vous savez tous que j’ai été longtemps malade et évacué à l’étranger. J’avais confié la direction des affaires du parti au premier vice-président, en demandant au secrétaire général de raccompagner. Il s’avère que le secrétaire général est rentré en dissidence contre le premier vice-président», dénonce Ni John Fru Ndi.

Indiquant au passage que «le secrétaire général est nommé, alors que son adjoint est élu». Par ailleurs, le secrétaire général n’a pas été présent aux travaux du dernier Nec tenu en mai dernier à Yaoundé. La session avait été boycottée par une bonne frange des cadres du parti. Preuve de plus du climat délétère au sommet du parti.

Du coup, il a été facile pour le chairman de liquider le patron de l’administration du parti qui ne doit sa légitimité qu’au président du parti. Il est connu de notoriété publique que Jean Tsomelou ne s’accorde pas avec Ni John Fru Ndi sur la marche du parti depuis quelques années.

Au lendemain de l’élection présidentielle de 2018, le secrétaire général, tirant les leçons de la déculottée du Sdf, avait annoncé que «le Sdf reviendra à ses fondamentaux». Une insinuation à la politique radicale qui avait jusqu’ici fait la force du parti face au roc que constitue le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir.

À l’occasion, Jean Tsomelou qui constatait que «coupé de sa base que constitue le Nord-ouest et le Sud-ouest du fait de la crise sécessionniste, le Sdf n’a pas pu s’exprimer valablement», envisageait de remobiliser les troupes pour «reconquérir l’estime du peuple » qui semblait avoir suivi le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) de Maurice Kamto. Mais le revirement ne peut être facilement implémenté tant en face, il y a Joshua Osih, le candidat que Fru Ndi a réussi à faire passer pour la présidentielle, et qui avec ses partisans, freine des quatre fers ce retour aux Sdf originel.

Guerre de succession Nintcheu-Osih

Cela se passe dans un contexte de guerre de clans pour là succession du leader historique à la tête du parti. Avec d’un côté Joshua Osih que Fru Ndi soutient désormais officiellement, et de l’autre côté Jean Michel Nintcheu, le président «provincial» Sdf pour le Littoral, fervent partisan d’un retour au Sdf traditionnel et donc radical.

«Non seulement Fru Ndi ne veut plus partir, mais il est en train de faire du parti une marchandise politique qu’il gère avec Joshua pour leurs intérêts personnels», avait dénoncé un membre du Nec, pour justifier son absence aux travaux de Yaoundé récemment. Le chairman avait avancé sans hésiter: «le quorum avait été atteint, et donc nous avons pu tenir nos travaux en toute légalité», se contente-t-il. Exacerbant la crise.

Plus d’un mois, la ligne de fracture s’est élargie, sans offusquer le partisan du slogan «Power to the people» qui appelle pourtant au dialogue : «Il y a 22 ans que je suis à la tête du parti. Aujourd’hui, je suis vieux et malade, et les médecins m’ont imposé un repos de trois ans. Je dois transmettre le flambeau à la jeune génération car je ne peux pas être en même temps en train de me soigner et être en train de diriger le parti», contrarie-t- il ses «détracteurs». En fonçant droit malgré les piques et flèches.

Du coup, le renouvellement des organes dirigeants en cours à travers le territoire national, avance à plusieurs vitesses. «Ce processus est perturbé à certains endroits par certains cadres», regrette John Fru Ndi qui rappelle que «lorsque le Nec met en mission des gens sur le terrain, ils sont au-dessus des dirigeants régionaux».

Une allusion à peine voilée à Jean Michel Nintcheu qui tient d’une main de fer le Littoral. «Qu’ils sachent que tout fauteur de trouble sera sanctionné selon les textes du parti», menace l’homme de Ntarinkon, décidé d’aller au bout de l’opération.

L’homme saisit l’occasion du boycott de l’aile dure du parti, pour placer les pions qui aideront sort «filleul» à mieux contrôler le parti. Ainsi, alors qu’il justifie la nomination d’un nouveau Shadow cabinet par « le souci de remplacer ceux qui sont morts et ceux qui, en raison de la crise dans le Nord-ouest et le Sud-ouest ne peuvent plus exercer leurs fonctions», John Fru Ndi se sépare de baroudeurs proches de Jean Michel Nintcheu comme Jean Robert Wafo, jadis ministre de la Communication et des médias.

En même temps, le chairman a recruté de nouveaux visages au sein de la société civile comme le Dr Louis-Marie Kakdeu, économiste et universitaire, ainsi que Me Agbor Balia qui a beaucoup milité pour la cause «anglophone», en tant que leader du Consortium. La marche vers le sommet est progressivement tracée pour Joshua Osih.

La Nouvelle Expression

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières nouvelles

Suivez-nous !

Lire aussi