Le ministre de la fonction publique, Joseph Le, sous le feu des critiques du député Cabral Libii.
Au Cameroun, le SIGIPES (Système Informatisé de Gestion Intégrée du Personnel de l’Etat et de la Solde) est au cœur d’un scandale financier. La deuxième phase du SIGIPES, connue sous le nom de SIGIPES II, lancée en 2014, a été marquée par des irrégularités et des dépenses jugées douteuses. Le contrat initial avait été attribué au consortium Cameroun Audit Conseil-CBL Consulting, mais en 2020, il a été résilié en raison de son incapacité à respecter ses engagements contractuels. Cette défaillance a coûté à l’État camerounais une perte de 7,6 milliards de Fcfa, financés par l’Union européenne (UE).
En 2023, face à ce fiasco, l’État décide d’injecter 1,4 milliards de Fcfa supplémentaires dans le projet, portant le coût total à 14,8 milliards de Fcfa. Pourtant, malgré ces dépenses importantes, le SIGIPES II n’a toujours pas abouti.
Le ministre de la fonction publique, Joseph Le, réagit aux critiques du député Cabral LIBI en affirmant la nécessité de « tracer une ligne de démarcation nette entre les activités du SIGIPES II avant 2018 et le projet en cours ». Cette déclaration suscite des accusations de maquillage et de tentative de dissimulation d’un détournement de fonds.
Le député Cabral LIBI affirme que le ministre tente de faire passer sous silence les résultats de l’évaluation du premier SIGIPES II, ordonnée par le premier ministre. Cette évaluation aurait révélé un détournement de 15 milliards de Fcfa et des dépenses inappropriées en double. Selon le député, le ministre cherche à lancer un autre projet SIMIPES II, malgré l’échec flagrant du premier.
Malgré les 14,8 milliards de Fcfa déjà dépensés, le SIGIPES II demeure inachevé, soulevant des préoccupations quant à la gestion transparente des fonds publics au Cameroun. Les appels à la responsabilité et à la transparence se multiplient, et le scandale du SIGIPES II risque de jeter une ombre sur la crédibilité du gouvernement en matière de gestion financière. Affaire à suivre.
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