Dans un récent communiqué publié le 7 septembre 2023, Reporters Sans Frontières (RSF) a renouvelé ses appels en demandant au gouvernement camerounais de rendre compte des enquêtes ouvertes suite au meurtre du journaliste Anye Nde Nsoh à Bamenda il y a quatre mois.
Le 7 mai 2023, Anye Nde Nsoh, chef du bureau du journal The Advocate pour les régions du Nord-Ouest et de l’Ouest, a été abattu à Che Street, dans la subdivision de Bamenda II. Des combattants séparatistes ont revendiqué l’acte, reconnaissant qu’il s’agissait d’une « erreur d’identité ».
Le gouvernement camerounais, par le biais du préfet de Mezam et du ministre de la Communication, avait déclaré que des enquêtes étaient en cours pour traduire en justice les responsables de cet acte. Cependant, quatre mois plus tard, aucune information n’a été communiquée sur l’avancement de ces enquêtes, tout comme dans le cas du journaliste Samuel Wazizi, arrêté arbitrairement, détenu et décédé en détention gouvernementale en 2019.
RSF continue d’appeler les combattants séparatistes à cesser d’attaquer les journalistes, tout en exhortant le gouvernement camerounais à protéger les journalistes, en particulier ceux qui travaillent dans les régions en crise. L’organisation souligne que le meurtre d’Anye Nde Nsoh met en évidence les dangers auxquels les journalistes des régions anglophones du Cameroun sont exposés, pris entre les violences des groupes armés séparatistes et celles des forces armées camerounaises. De nombreux journalistes ont confié à RSF que leur quotidien était assombri par des menaces, des détentions arbitraires et des persécutions. RSF appelle les autorités à prendre des mesures efficaces pour protéger les journalistes et éviter que ces régions ne deviennent des zones sans informations.
Selon la dernière publication de RSF, de nombreux journalistes des régions anglophones ont décidé de taire leur plume sur certains sujets par peur des représailles. RSF souligne que ces attaques et ces menaces constantes pourraient pousser les journalistes à abandonner définitivement leur profession, laissant ainsi les régions sans informations.
Il est essentiel que le gouvernement camerounais fasse preuve de transparence et de responsabilité en rendant compte des enquêtes sur le meurtre d’Anye Nde Nsoh. La protection des journalistes est un pilier fondamental de la démocratie et de la liberté de la presse. RSF continuera à suivre de près cette affaire et à défendre la sécurité et la liberté des journalistes au Cameroun.