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Près de 1.700 journalistes tués dans le monde en 20 ans, selon RSF

De 2003 à 2022, près de 1.700 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier, soit 80 par an en moyenne, selon un bilan publié vendredi par Reporters sans frontières. L’Irak et la Syrie dominent le classement des pays les plus dangereux pour la profession.

Les journalistes ont payé un lourd tribut au cours des 20 dernières années. De l’Irak à la Syrie en passant par la Russie et le Mexique, en zones de guerre comme en zones de paix, 1.668 journalistes ont été tués depuis 2003, déplore Reporters sans frontières (RSF) dans un rapport publié vendredi 30 décembre.

Marqués par la guerre, l’Irak et la Syrie dominent le classement des pays les plus dangereux sur la période 2003-2022, avec un total de 578 tués. Ils représentent à eux seuls « plus d’un tiers des reporters tués », devant le Mexique (125), les Philippines (107), le Pakistan (93), l’Afghanistan (81) et la Somalie (78), les hommes représentant plus de 95% de décès.

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Sur les deux dernières décennies, les années les plus « noires » remontent à 2012 et 2013, avec « respectivement 144 et 142 assassinats de journalistes, notamment en raison du conflit en Syrie », souligne l’ONG française.

Ces pics meurtriers ont été suivis « d’une accalmie progressive, puis de chiffres historiquement bas à partir de 2019 », note l’organisation de défense de la liberté de la presse.

Près de 60 journalistes tués en 2022

Mais le bilan a recommencé à augmenter en 2022, avec 58 journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions, contre 51 l’année précédente, en raison de la guerre en Ukraine.

Huit journalistes y ont perdu la vie depuis l’invasion russe en février, s’ajoutant aux 12 journalistes qui y avaient été tués « au cours des 19 années précédentes ».

L’Ukraine occupe ainsi la deuxième place du classement des pays les plus dangereux d’Europe, derrière la Russie (25 tués en 20 ans).

« Depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, les atteintes – y compris mortelles – à la liberté de la presse y sont systématiques, comme RSF l’a souvent dénoncé, avec notamment la liquidation emblématique d’Anna Politkovskaïa le 7 octobre 2006 », insiste l’ONG.

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« Plus de journalistes tués dans les zones de paix que dans les zones de guerre »

Avec huit décès recensés, la France figure au quatrième rang européen, derrière la Turquie, « en raison de la tuerie de Charlie Hebdo à Paris en 2015 ».

À l’échelle mondiale, alors que la couverture des conflits armés fait de nombreux morts, au cours des 20 dernières années, « plus de journalistes ont été tués dans les zones de paix que dans les zones de guerre à la suite de leurs enquêtes sur le crime organisé et la corruption ».

Concentrant près de la moitié des journalistes tués en 2022, le continent américain (Mexique, Brésil, Colombie, Honduras, etc.) est ainsi « aujourd’hui incontestablement le plus dangereux pour les médias », selon RSF.

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